Cette attaque est survenue quelques heures après une embuscade tendue contre un convoi de sécurité présidentiel dans le nord-ouest, illustrant une nouvelle fois l'insécurité quasi-généralisée dans le pays le plus peuplé d'Afrique (215 millions d'habitants).
Des habitants de la région ont rapporté avoir entendu mardi soir d'énormes explosions et des coups de feu près du Centre pénitentiaire de moyenne sécurité de Kuje, dans la banlieue d'Abuja.
"Nous comprenons qu'il s'agit de Boko Haram, ils sont venus spécifiquement pour leurs co-conspirateurs", a déclaré à la presse un responsable du ministère de l'Intérieur, Shuaibu Belgore.
"Pour l'instant, nous avons récupéré environ 300 (détenus) sur les quelque 600 qui sont sortis des cellules de la prison", a-t-il ajouté.
Certains détenus se sont rendus tandis que d'autres ont été recapturés, a-t-il précisé.
Un agent de sécurité a été tué dans l'attaque, a déclaré le porte-parole des services pénitentiaires, Abubakar Umar.
Les responsables de la prison tentent toujours de déterminer le nombre exact de détenus manquant à l'appel, selon M. Umar.
Dans la matinée, les forces de sécurité ramenaient à la prison, dans une camionnette noire, environ 19 détenus recapturés, a constaté sur place un correspondant de l'AFP.
L'ancien haut responsable de la police, Abba Kyari, détenu au Centre pénitentiaire de Kuje dans l'attente de son procès pour trafic de drogue, est toujours en détention, a-t-il ajouté.
"On a entendu des coups de feu dans ma rue.On pensait que c'était des voleurs armés", a affirmé un résident local."La première explosion est survenue après les coups de feu.Puis il y en a eu une deuxième et une troisième".
- Embuscade -
Les forces de sécurité du Nigeria combattent les jihadistes de Boko Haram et ceux du groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) dans le nord-est du pays, où un conflit vieux de 13 ans a fait 40.000 morts et 2,2 millions de déplacés.
L'armée, débordée, est également déployée contre des bandes criminelles lourdement armées, appelées localement "les bandits", qui terrorisent le nord-ouest et le centre, attaquant les villages et procédant à des kidnapping de masse.
Le gouvernement nigérian évoque souvent "Boko Haram" pour désigner plus globalement les jihadistes et gangs criminels en tous genres.
Quelques heures avant l'attaque du la prison de Kuje, des hommes armés ont également tendu une embuscade à un détachement d'agents de sécurité du président Muhammadu Buhari - qui n'était pas présent dans le convoi -, près de sa ville natale où il doit se rendre ce weekend dans l'Etat de Katsina (nord-ouest).
Deux agents ont été légèrement blessés dans l'attaque et l'identité des auteurs reste pour l'heure inconnue.
"Les assaillants ont ouvert le feu sur le convoi (...) mais ont été repoussés par des militaires, la police et les agents du DSS", a déclaré la présidence.
Au Nigeria, les prisons, souvent surpeuplées et gardées par des membres des forces de sécurité débordés, sont la cible de fréquentes attaques.
L'année dernière, plus de 1.800 détenus s'étaient ainsi échappés après que des hommes lourdement armés eurent attaqué à l'explosif une prison du sud-est du pays, en proie à des agitations séparatistes.
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