Depuis plusieurs années, les Masaï de Loliondo s'opposent aux autorités tanzaniennes, qu'ils accusent de vouloir les expulser d'une partie de leur zone d'habitat historique pour en faire une zone réservée aux safaris et à des chasses privées, ce que le gouvernement dément. Le gouvernement affirme vouloir protéger des activités humaines 1.500 km2 sur les 4.000 km2 de cette région située non loin du parc du Serengeti, laissant 2.500 km2 aux bergers masaï. Dans une déclaration vidéo samedi après-midi, le préfet pour la région d'Arusha, John Mongela, a affirmé qu'un officier de police avait été tué dans la fin de journée de vendredi, durant laquelle des équipes sont venues poser des poteaux séparant les deux zones d'habitat. "Il est très regrettable qu'un policier ait été tué par des flèches tirées par un groupe de personnes qui voulaient bloquer la pose de balises et a même voulu attaquer ceux qui menaient ces opérations", a-t-il déclaré. Selon des photos et vidéos sur les réseaux sociaux, plusieurs dizaines de Masaï se sont opposés à ces opérations durant la journée. Ces images ont également montré des Masaï se dispersant alors que résonnaient des tirs. Selon des militants communautaires, la police a tiré à balles réelles. L'avocat et militant des droits de l'homme, Joseph Moses Oleshangay, a affirmé samedi sur Twitter que "plus de 40 personnes ont été grièvement blessées" et qu'"un homme de plus de 80 ans blessé est porté disparu". Evoquant "plusieurs personnes blessées et sans médicament" et "huit responsables de circonscriptions" dont le sort est inconnu, le président de la Coalition tanzanienne des défenseurs des droits de l'homme, Onesmo Olengurumwa, a demandé à la présidente Samia Suluhu Hassan d'intervenir. "Il n'y a pas de blessés dans nos hôpitaux jusqu'à présent et si quelqu'un a été blessé, il doit venir se faire soigner", a déclaré John Mongela, estimant que des images "étaient diffusées par des personnes mal intentionnées". Le placement des balises se poursuivait dans le calme samedi, a-t-il ajouté. Le Premier ministre Kassim Majaliwa a répété vendredi devant le Parlement qu'"aucune expulsion n'est prévue à Loliondo". En 2009, des milliers de familles masaï ont été expulsées de Loliondo pour permettre à une société émiratie, Ortelo Business Corporation (OBC), d'organiser des séjours de chasse. Le gouvernement a mis fin à cet accord en 2017 après des accusations de corruption. La zone de Loliondo est située à 125 kilomètres au nord de la célèbre réserve de Ngorongoro, où le gouvernement souhaite endiguer l'explosion de la population humaine. Les Masaï et leurs troupeaux se retrouvent en concurrence avec la faune sauvage et "Ngorongoro est en train de se perdre", a déclaré l'an dernier la présidente Samia Suluhu Hassan. Le gouvernement a proposé aux habitants du cratère un programme de relocalisation volontaire.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.