Guinée: reprise des manifestations à Conakry où 17 policiers ont été blessés

Infos. Les manifestations avaient repris jeudi à Conakry pour protester contre l'arrestation de trois leaders d'un collectif, après de précédents heurts ayant fait 17 blessés parmi les policiers, a constaté un journaliste de l'AFP.

Guinée: reprise des manifestations à Conakry où 17 policiers ont été blessés

Depuis mardi soir, des heurts ont secoué la capitale guinéenne, et après une accalmie en début de matinée jeudi, des manifestants munis de cailloux et de bâtons se sont à nouveaux confrontés aux forces de l'ordre dans des quartiers de la banlieue comme Bambéto, Hamdallaye et Wanidara. Ils protestaient contre l'arrestation des membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une coalition qui avait orchestré des mois de mobilisation de 2019 à 2021 contre l'ancien président Alpha Condé (2010-2021), renversé en septembre 2021 par une junte dirigée par le colonel Mamady Doumbouya. Les protestataires ont caillassé les véhicules des forces de l'ordre, renversé les poubelles, érigé des barricades avec des troncs d'arbres et de vieilles tables. Les commerces dans ces zones étaient fermés. Ces manifestations, qui ont commencé mardi soir par des mouvements spontanés, sont parmi les premières dans un contexte de mécontentement grandissant depuis la prise du pouvoir par le colonel Mamady Doumbouya. Dix-sept policiers ont été blessés dont un grièvement dans ces heurts à Conakry, a déclaré la police guinéenne mercredi dans un communiqué. Le FNDC avait appelé à manifester le 23 juin, passant outre l'interdiction édictée par la junte. Il avait suspendu son appel la veille de la manifestation, pour "donner une chance" au dialogue proposé par le gouvernement de transition. Mais après la dernière réunion avec celui-ci, le FNDC a dénoncé "une parodie de rencontre", ainsi que "la conduite solitaire et autoritaire de la transition" et "les atteintes graves portées aux droits et libertés fondamentaux". Le coordonnateur national du FNDC, Oumar Sylla - dit Foniké Mengué -, Mamadou Billo Bah et le rappeur Alpha Midiaou Bah - alias Djanii Alfa - ont été violemment interpellés mardi par la police au siège de leur coalition, où ils tenaient une conférence de presse. MM. Sylla et Bah ont été battus et leurs vêtements déchirés par des policiers. Placés en garde à vue mardi, ils sont arrivés jeudi au tribunal de Dixinn pour être présentés à un juge, selon un journaliste de l'AFP. Une grande partie de la classe politique a condamné l'arrestation des trois hommes et s'est indignée de la méthode. MM. Sylla et Bah sont poursuivis pour avoir "produit et diffusé par le biais d'un système informatique des propos injurieux contre le Conseil national de transition (CNT)", le Parlement de transition mis en place par la junte, a expliqué mardi le procureur de la cour d'appel de Conakry, Alphonse Richard Wright, sur la radio privée Fim FM. Le rappeur Djanii Alfa avait, lui, récemment critiqué des propos du président du CNT, avant d'être menacé d'arrestation par le procureur, selon son avocat.

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