Le président kényan Mwai Kibaki a salué lundi l'élimination du chef d'Al-Qaïda Oussama ben Laden, tué au Pakistan par un commando américain, comme "un acte de justice" pour les victimes de l'attentat meurtrier contre l'ambassade des Etats-Unis à Nairobi en 1998.
"Au nom du gouvernement et du peuple de la République du Kenya, je salue toutes les personnes ayant conduit avec succès la traque et l'élimination d'Oussama ben Laden", a déclaré le président kényan dans un communiqué.
"La mort d'Oussama intervient près de 13 ans après les attentats de Nairobi (et de Dar es-Salaam) qui avaient tué plus de 200 personnes, un acte dont Oussama ben Laden était le cerveau présumé", ajoute M. Kibaki.
"Son élimination est un acte de justice pour tous les Kényans qui ont perdu la vie et pour bien d'autres qui avaient été blessés", conclut M. Kibaki.
Le 7 août 1998, deux véhicules piégés avaient explosé quasi simultanément près des ambassades des Etats-Unis à Nairobi et Dar es-Salaam en Tanzanie, faisant au total 224 morts et plus de 5.000 blessés. La bombe visant l'ambassade des Etats-Unis dans le centre de la capitale kényane avait fait 213 morts et quelque 5.000 blessés.
L'immeuble, occupé par l'ambassade, avait été gravement endommagé, et un bâtiment mitoyen de quatre étages, Ufundi House, s'était écroulé comme un château de cartes. Près de l'ambassade, des milliers de personnes qui se rendaient à leur travail avait été touchées, notamment par les éclats de verre provenant des vitres des immeubles soufflées par l'explosion d'un engin dont la puissance a été estimée à plusieurs centaines de kilos de TNT.
Ces deux attentats simultanés, revendiqués par Al-Qaïda, sont considérés comme un des actes fondateurs de l'organisation dirigée par Oussama ben Laden.
"Le Kenya a été le premier pays à être attaqué par Al-Qaïda, et la mort d'Oussama ben Laden est un soulagement pour les victimes des attentats" de 1998, a commenté le porte-parole du gouvernement kényan, Alfred Mutua, cité dans le même communiqué. "La mort d'Oussama ben Laden est un moment déterminant dans la lutte contre le terrorisme", s'est félicité M. Mutua.
"(...) Nous espérons que sa mort sera le début de la fin du terrorisme", a-t-il ajouté, se disant cependant conscient "que le terrorisme est une idéologie qui ne disparaîtra pas du jour au lendemain".
"En tant que pays, nous devons rester vigilants et travailler avec nos partenaires pour combattre cette criminalité internationale", a conclu le porte-parole.
Le Kenya partage une longue frontière avec le sud de la Somalie, sous contrôle des insurgés islamistes shebab, qui se réclament d'Al-Qaïda et ont menacé récemment à plusieurs reprises de mener de nouveaux attentats sur le territoire kényan.
"Il est important de se souvenir que des centaines de Kényans et des Américains ont été tués ou blessés" à Nairobi en 1998, a réagi pour sa part l'ambassade des Etats-Unis au Kenya, dans un communiqué transmis à l'AFP.
"Nous continuerons à travailler avec le Kenya et la communauté internationale", conclut ce communiqué.
Outre l'attentat de 1998, le Kenya avait été visé en 2002 par une double attaque visant des intérêts israéliens à Mombasa (sud-est) et revendiquée par Al-Qaïda.
Le 28 novembre 2002, un attentat contre un hôtel appartenant à des Israéliens avait fait 18 morts près de Mombasa (sud-est).Presque simultanément, un avion de ligne israélien avait échappé à deux missiles peu après son décollage de l'aéroport de cette ville touristique portuaire.
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