Après une cavale d'une dizaine d'années, le lieutenant-colonel Christian Ngoy Kenga-Kenga et le lieutenant Jacques Mugabo ont comparu devant un tribunal militaire qui les a jugés pour l'"assassinat" de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana en juin 2010. Les officiers Christian Ngoy Kenga-Kenga et Jacques Mugabo "ont été respectivement condamnés à la peine de mort et à 12 ans" de prison, a écrit dans un communiqué la "Voix des sans voix" (VSV), l'organisation fondée par Floribert Chebeya. Le tribunal a décidé de renvoyer le lieutenant-colonel Ngoy Kenga-Kenga de la police, mais ne s'est pas prononcé pour le renvoi du lieutenant Mugabo malgré sa condamnation à 12 ans de prison, considérée par la VSV comme une peine "dérisoire". Un autre homme poursuivi lui aussi par la justice militaire, le major Paul Mwilambwe, a été acquitté, parce qu'au cours des audiences, il s'est révélé comme le témoin central à charge des prévenus. "La VSV espère que sa sécurité sera toujours assurée" par les autorités, écrit l'ONG. En 2011, Christian Ngoy Kenga-Kenga et Jacques Mugabo avaient été condamnés à mort par la Cour militaire, à l'issue du procès en première instance alors qu'ils étaient en fuite. Tout au long de la procédure, les parties civiles les ont désignés comme les "exécutants" de Chebeya et Bazana. Christian Ngoy Kenga-Kenga et Jacques Mugabo ont ensuite été arrêtés respectivement en septembre 2020 et février 2021 à Lubumbashi, dans le sud-est de la RDC. En septembre 2015, un autre officier de police, le colonel Daniel Mukalay, avait été condamné en appel à 15 ans de réclusion criminelle pour la même affaire. Il est incarcéré à Kinshasa. Fondateur de l'ONG VSV, Floribert Chebeya avait été retrouvé mort en juin 2010, après avoir disparu la veille à l'issue d'un rendez-vous à l'inspection générale de la police, avec le général John Numbi. Ce qu'a toujours nié le général Numbi, chef de la police au moment des faits. Le chauffeur de Chebeya, Fidèle Bazana, qui l'accompagnait à ce rendez-vous, a disparu et son corps n'a jamais été retrouvé. La justice a conclu que lui aussi avait été assassiné. Considéré par la famille Chebeya comme "suspect numéro 1", le général Numbi a fait l'objet d'une enquête du parquet militaire qui, en mars 2021, a conclu à son implication dans cette affaire. L'officier est en fuite depuis. La VSV plaide pour qu'un nouveau procès s'ouvre "dans un bref délai" avec la comparution du général Numbi et d'autres prévenus.
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