Mi-janvier, la Fédération ivoirienne de football avait révélé la suspension provisoire du portier de 33 ans pour dopage, juste avant son premier match de la CAN contre la Guinée équatoriale, avant que la Fifa ne tranche l'affaire sur le fond et sans préciser le produit en cause.
Il s'agit de la trimétazidine, une molécule interdite depuis 2014 par l'Agence mondiale antidopage, rangée parmi les "modulateurs métaboliques" car elle améliorerait la circulation sanguine, et récemment ramenée dans l'actualité par le contrôle positif de la jeune patineuse russe Kamila Valieva avant les JO de Pékin.
Gbohouo, gardien N.1 des "Elephants" et champion d'Afrique en 2015, avait été testé positif après la défaite (1-0) subie par la Côte d'Ivoire contre le Cameroun en éliminatoire du Mondial-2022.
Selon la décision disciplinaire consultée par l'AFP, il a expliqué avoir souffert de problèmes de vue et avoir été envoyé par l'équipe médicale de sa sélection chez un ophtalmologue, qui lui a prescrit le 29 mars 2021 du Vastarel, médicament dont le principe actif est la trimétazidine.
L'objectif était "d'améliorer son flux sanguin rétinal", a précisé le joueur, qui a "stoppé de lui-même le traitement au bout d'un mois et demi" faute d'amélioration.Il affirme n'avoir pas su que le produit était interdit et nie toute intention de se doper.
Alors que l'AMA prévoit en principe quatre ans de suspension pour un contrôle positif, la commission disciplinaire de la Fifa a estimé que le portier ivoirien avait ingéré "inintentionnellement" la substance interdite et n'avait pas commis de faute "significative", réduisant sa sanction à 18 mois à compter du 23 décembre 2021.
"Le joueur était animé de la conviction que (...) dans le cocon artificiel de la vie d'un footballeur international, les médecins ou l'encadrement s'assureraient que toute médication serait +sûre+", estime la commission disciplinaire.
Selon le dictionnaire médical Vidal, le Vastarel "protège les cellules des conséquences d'un défaut d'apport sanguin" et "son mécanisme d'action n'est pas clairement établi".
Son caractère dopant reste par ailleurs scientifiquement débattu."Les nombreux effets secondaires de type parkinsoniens ne semblent pas être de nature à favoriser un usage chez les sportifs", soulignait en 2020 le pharmacien et toxicologue Pascal Kintz, évoquant les risques de "troubles de la marche", "de chute" et "d'hallucinations".
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