Le régime libyen menait lundi une offensive d'ampleur sur Misrata, ville rebelle assiégée depuis deux mois, tandis que les obsèques d'un fils et de trois petits-enfants de Mouammar Kadhafi, tués selon lui dans un raid de l'Otan, devaient se tenir à Tripoli.
Des chars des forces pro-Kadhafi tentaient lundi matin d'entrer dans Misrata, à 200 km à l'est de la capitale, où au moins six personnes ont été tuées pendant la nuit.
"Les tanks de Kadhafi tentent d'entrer dans la ville par Al-Ghiran", faubourg proche de l'aéroport autour duquel se concentraient les combats ces derniers jours, a indiqué une source rebelle.
Des explosions quasi continues ont commencé à résonner vers 06H00 (04H00 GMT), selon des journalistes de l'AFP.
Le régime libyen avait offert vendredi une amnistie aux rebelles de Misrata s'ils déposaient les armes, précisant que l'offre était valable jusqu'à mardi.
Dimanche, le port de Misrata, essentiel pour l'approvisionnement en armes et en aide humanitaire de la ville dont tous les accès terrestres sont coupés, avait subi un intense bombardement des forces loyales au dirigeant contesté Mouammar Kadhafi, dans lequel deux rebelles avaient péri, selon des témoins.
Selon un rebelle présent au moment de l'attaque, "les dégâts sont énormes" dans les installations qui ont brûlé.
Quatre des réfugiés campant à proximité du port dans l'attente d'une évacuation, deux Nigériens et deux Egyptiens, ont été grièvement blessés.
Des bateaux humanitaires, notamment un navire de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au large de Misrata depuis samedi, attendent toujours le feu vert de l'Otan pour accoster.Des mines ont été posées par les forces loyalistes dans les eaux au large du port et paralysaient toujours le trafic lundi, selon des sources rebelles.
A Tripoli, l'Otan a continué ses frappes dans la nuit de dimanche à lundi, en dépit des accusations du régime libyen d'avoir tenté d'assassiner Mouammar Kadhafi la veille, lors d'un bombardement aérien qui a tué un de ses fils.
Seïf al-Arab Mouammar Kadhafi, 29 ans, un des six fils du colonel Kadhafi, et trois de ses petits-enfants, Seïf (2 ans), Carthage (2 ans) et Mastoura (4 mois), ainsi que des amis et voisins, ont été tués par un raid de l'Otan sur la maison de Seïf al-Arab, selon le gouvernement libyen.
Ils seront enterrés lundi "après la prière de midi dans le cimetière des Martyrs d'Al-Hani à Tripoli", a indiqué la télévision libyenne.
Seïf al-Arab n'occupait pas de poste officiel connu.Mouammar Kadhafi avait déjà perdu une fille adoptive en 1986 lors d'un bombardement américain à Tripoli.
Quelques heures après ces frappes, les ambassades d'Italie et de Grande-Bretagne à Tripoli ont été la cible d'attaques.
Selon une correspondante de l'AFP, des manifestants avaient mis le feu tôt dimanche aux bâtiments de l'ambassade d'Italie et des résidences de l'ambassadeur d'Italie et de Grande-Bretagne.
Londres a décidé d'expulser l'ambassadeur de Libye à la suite de ces incidents.
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a minimisé lundi la menace du colonel Kadhafi de "transférer la bataille en Italie", la mettant sur le compte de la "déception" du leader libyen.
Son régime a été touché à la mi-février par la vague de contestation de pouvoirs autoritaires dans les pays arabes.Une coalition internationale intervient depuis le 19 mars sur mandat de l'ONU pour mettre un terme à la répression sanglante de la révolte.
Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaïm, a affirmé que la police avait été débordée par la foule, qualifiant ces attaques d'"incident regrettable" et assurant que la Libye prendrait à sa charge les réparations.
"Etant donnée l'insécurité" dans la capitale, les Nations unies ont décidé de retirer l'ensemble de leur personnel de Tripoli, a annoncé de son côté une porte-parole de l'ONU.
Dans l'Ouest libyen, à la frontière avec la Tunisie, l'armée tunisienne déployée dans le secteur de Dehiba a évacué trois positions après l'explosion d'obus tirés de la Libye et tombés en territoire tunisien, selon un journaliste de l'AFP.
Au poste frontière de Dehiba, le flot de réfugiés libyens ne tarissait pas dimanche matin, avec le chiffre record de 4.970 personnes enregistrées pour la seule journée de samedi.
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