Les différentes organisations qui avaient appelé à se rassembler sur la place de l'Indépendance avaient aussi en ligne de mire, pour certaines, les sanctions ouest-africaines toujours en vigueur contre le Mali et la présence sur le territoire malien des milliers de Casques bleus de la mission de l'ONU (Minusma) dont le mandat est soumis à renouvellement en juin. En milieu d'après-midi, la mobilisation était très éloignée de la manifestation de masse organisée le 14 janvier contre les sanctions ouest-africaines. Les autorités dominées par les militaires qui ont pris le pouvoir en août 2020 invoquent volontiers cette manifestation comme la preuve de leur légitimité. Le retrait de la France, engagée militairement au Mali depuis 2013, et l'appel à l'aide à la Russie figuraient alors parmi les principales demandes des manifestants. La France et ses alliés européens ont depuis lors annoncé leur retrait après des mois de dégradation diplomatique. Les Russes, mercenaires de la société privée Wagner selon les Occidentaux ou instructeurs déployés en vertu d'une légitime coopération entre Etats selon les autorités maliennes, se sont au contraire faits de plus en plus présents. Des drapeaux russes ont été brandis vendredi par les manifestants. Certains ont déployé une banderole "A bas la France, à bas la Minusma, à bas la Cédéao", la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest qui fait pression sur les colonels pour qu'ils rendent le pouvoir aux civils plus rapidement qu'ils ne l'entendent. Les manifestants se sont surtout ralliés autour de leur armée et contre les sanctions ouest-africaines. "Parce qu'aujourd'hui, c'est l'armée notre espoir et notre unique espoir", disait Bakary Diarra, 37 ans et membre d'une organisation de jeunes. "Oui, la France est partie. Maintenant, que peut faire le Mali, c'est aussi de ça qu'il s'agit", disait Awa Camara, de la Ligue des musulmanes. "Nous souhaitons que Dieu montre le chemin de la sagesse à la Cédéao, à l'Union africaine et à la communauté internationale pour que le Mali sorte de cette situation", disait Gabriel Coulibaly, membre d'une organisation de jeunes chrétiens. En attendant, "nous sommes Maliens, nous soutenons l'armée". Les autorités revendiquent une montée en puissance difficilement vérifiable contre les jihadistes qui sévissent dans le pays depuis 2013. Le pays est par ailleurs plongé dans une crise économique profonde dont l'embargo sur les transactions commerciales et financières imposé par la Cédéao aggrave les retombées.
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