"Le plus important maintenant c'est de protéger le jeune Brahim Saadoun, en tant que citoyen marocain, du danger d'être exécuté, ce qui nécessite une intervention urgente des autorités marocaine", a plaidé Amina Bouayach, la présidente du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), un organisme officiel. "Le Conseil suit de près les détails et les développements du dossier", a déclaré Mme Bouayach au site d'information local Madar21. De son côté, le Collectif marocain contre la peine de mort a exhorté dans un communiqué les autorités à "intervenir de toute urgence pour sauver la vie du citoyen marocain et exiger que la peine de mort ne soit pas exécutée". Ce Collectif, qui rassemble plusieurs associations marocaines de défense des droits humains, a demandé au gouvernement de "garantir le retour (de Brahim Saadoun) né dans son pays en toute sécurité ou qu'il puisse se rendre dans le pays de son choix". Un groupe de représentants de la Chambre des conseillers, la chambre haute du Parlement, a déposé mardi pour interroger le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita sur ce qui est fait pour "sauver la vie" de M. Saadoun. Mais le ministre "n'a pas été en mesure pour répondre à cette demande", a précisé un responsable du Conseil durant la séance des questions orales télévisée. Brahim Saadoun, 21 ans, a été condamné à mort le 9 juin -- en compagnie de deux Britanniques -- par la cour suprême de la République populaire de Donetsk, région séparatiste prorusse, pour "avoir participé aux combats comme mercenaires". Selon son père, Taher Saadoun, le jeune homme, qui a obtenu la nationalité ukrainienne en 2020, "n'est pas un mercenaire" et a été "victime d'une manipulation". Toutefois, selon un ami du jeune Marocain, Dmytro Khrabstov, 20 ans, Brahim, connu par ses amis en Ukraine sous le nom de "Brian", a intégré l'armée ukrainienne l'été dernier et leur avait dit qu'il voulait "mourir en héros". Silencieux jusqu'à lundi soir, le gouvernement marocain a réagi par la voix de son ambassade en Ukraine en précisant seulement que M. Saadoun "a été capturé portant l'uniforme de l'armée de l'Etat d'Ukraine, en tant que membre d'une unité de la Marine ukrainienne" et qu'il "se trouve actuellement emprisonné par une entité qui n'est reconnue ni par les Nations unies ni par le Maroc", sans autre commentaire. Le Maroc a adopté à l'ONU une position de neutralité dans la guerre entre la Russie et l'Ukraine. Cette neutralité manifeste la volonté de Rabat de ne pas s'aliéner la Russie, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, sur la question du territoire disputé du Sahara occidental, priorité de la diplomatie marocaine.
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