Mesures phares de la stratégie dévoilée par le gouvernement: la privatisation de dix entreprises publiques, dont deux appartenant à l'armée et la création de deux sociétés cotées en bourse absorbant "les sept principaux ports" égyptiens pour l'une et "les meilleurs hôtels du pays" pour l'autre, a indiqué M. Madbouli devant un parterre de journalistes. Si aucun chiffre crédible n'existe sur le poids des militaires dans l'économie, l'armée assurait en 2019 "superviser" plus de 2.300 projets employant cinq millions de civils. Depuis 2017, et à nouveau en avril, l'activité du secteur privé hors pétrole est restée contractée reflétant un manque de dynamisme criant. Ces annonces étaient attendues depuis que, début mai, le président Abdel Fattah al-Sissi avait appelé son gouvernement à établir une stratégie de privatisation avec pour objectif de faire rentrer "dix milliards d'euros par an sur une période de quatre ans" dans les caisses de l'Etat. Dimanche, M. Madbouli a également indiqué que "l'autonomisation complète du secteur privé" horizon 2025 faisait partie de la stratégie du Caire pour faire face à la crise économique. Il a appelé de ses voeux "une participation du secteur privé dans les investissements totaux portée à 65%", soit plus du double des 30% actuels. Pour beaucoup, l'Etat se livre à une concurrence déloyale envers le secteur privé. "L'Etat doit avoir un rôle de régulateur et ne pas être un actionnaire", déclarait ainsi en 2021 à l'AFP Naguib Sawiris, l'un des hommes les plus riches du pays. Frappée par l'impact économique de la guerre en Ukraine, une inflation galopante et d'énormes dépenses publiques dans les infrastructures, l'Egypte a récemment dévalué sa monnaie de 17%. Aussitôt, l'Arabie saoudite, grand allié du régime d'Abdel Fattah al-Sissi a déposé cinq milliards de dollars à la Banque centrale égyptienne. M. Madbouli a indiqué dimanche qu'une partie de ces fonds serait redirigée vers des investissements directs. Cette semaine, le comité monétaire de la Banque centrale égyptienne se réunira alors que beaucoup s'attendent à une nouvelle dévaluation en réaction à la hausse des taux d'intérêts de la Banque centrale américaine (Fed). Le Caire discute avec le Fonds monétaire international (FMI) un nouveau prêt alors que le budget du pays d'environ 160 milliards de dollars est grévé par une dette publique qui atteint 90% du PIB.
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