Environ 300 personnes se sont rassemblées dans un quartier de la banlieue de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, devant la maison d'une femme qu'ils accusent d'avoir tenu des propos offensant à l'égard du prophète Mahomet sur les réseaux sociaux, ont affirmé à l'AFP trois habitants. La foule était à la recherche de cette femme, mais ne l'a pas trouvée, ont précisé les témoins, indiquant toutefois que la manifestation n'avait pas été marquée par des violences. "La police n'a arrêté personne, et a dispersé les manifestants en tirant en l'air et en lançant des grenades lacrymogènes", a affirmé l'un des habitants Abdulkarim Adam. Deux autres habitants, Bunu Mustapha et Musa Grema, ont livré le même témoignage à l'AFP. Une source sécuritaire, qui a demandé à rester anonyme, a confirmé qu'une "foule importante" s'était rassemblée devant le domicile de cette femme. Il a précisé que les manifestants, "turbulents mais non violents", avaient été dispersés par la police. Selon cette source, les forces de sécurité ont ensuite procédé à des arrestations dans le quartier, sans donner de nombre précis. Interrogé par la presse, le chef de la police locale, Abdu Umar, a affirmé que cet incident est lié aux "tensions" provoquées par le meurtre jeudi dernier d'une autre femme accusée de blasphème à Sokoto, dans le nord-ouest du Nigeria, à des centaines de kilomètres de Maiduguri. Des dizaines d'étudiants d'une école ont lapidé à mort une de leurs camarades, du nom de Deborah Samuel, puis brûlé son corps après avoir lu un commentaire qu'elle avait posté sur les réseaux sociaux, considéré comme offensant à l'égard du prophète Mahomet. La police a indiqué avoir arrêté deux hommes et rechercher d'autres suspects apparaissant sur une vidéo du meurtre qui a circulé sur les réseaux sociaux. En réaction, de jeunes musulmans sont descendus samedi matin dans les rues de Sokoto pour exiger la libération des deux détenus.
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