A l'occasion du mois des fiertés, des militants LGBT+ (lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, ou encore intersexes) ont érigé des affiches hautes de plusieurs mètres dans plusieurs villes du Ghana, dont Accra la capitale, pour promouvoir "l'amour, la tolérance et l'acceptation", en couleurs arc-en-ciel. Ces affiches ont provoqué la colère d'une partie conservatrice du pays ouest-africain et notamment du député Samuel George, qui a appelé à les "faire tomber". M. George est le fer de lance d'une proposition de loi controversée visant à restreindre les libertés des personnes LGBT+. Dans la foulée, des vidéos et photos publiées sur les réseaux sociaux montrent plusieurs affiches découpées, en tas sur le sol et en feu. "Saluons les habitants de Tamale Central (...) pour leur réaction rapide lorsque le devoir les appelle à défendre notre culture et la Constitution", a écrit mardi sur son compte Twitter M. George, accompagné de clichés d'une affiche déchirée dans le Nord. "Tant qu'ils érigeront ces panneaux d'affichage, nous les ferons tomber", a-t-il ajouté. En Afrique, l'homosexualité est souvent perçue comme étant importée de l'Occident et contraire aux "valeurs" locales. Le mouvement pour les droits des personnes LBGT+ au Ghana a regretté mardi la destruction de ces affiches tout en rassurant sa communauté. "Nous vous demandons de rester calme et de ne pas paniquer car tout est sous contrôle. Nous sommes présents, nous sommes queer et nous n'allons nulle part", a affirmé le mouvement. Au Ghana, pays très religieux à majorité chrétienne, les relations entre personnes de même sexe sont interdites mais il n'y a eu aucun cas de poursuite aux termes de la loi datant de l'ère coloniale. Cependant, les personnes queer (dont l'orientation sexuelle ou l'identité de genre ne correspond pas aux modèles dominants) y sont régulièrement la cible de discriminations. La proposition de loi "pour la promotion des droits sexuels appropriés et des valeurs familiales ghanéennes", largement soutenue par les organisations religieuses locales, est condamnée par une partie de la communauté internationale et les défenseurs des droits. Cette loi, soumise au parlement par des députés de l'opposition, prévoit notamment de criminaliser la défense des droits des personnes LGBT+, une obligation de dénoncer "des suspects", la promotion des thérapies de conversion ou encore l'imposition de peines de prison plus lourdes pour condamner l'homosexualité.
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