Convoqué à plusieurs reprises, Ahmed Idris, responsable administratif du Trésor public nigérian depuis 2015, a été arrêté lundi, a précisé la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) dans un communiqué publié lundi soir. Il doit répondre des accusations de fraude et de blanchiment d'argent. Selon l'EFCC, M. Idris "a soutiré des fonds par le biais de fausses sociétés de conseil et d'autres activités illégales en utilisant des mandataires, des membres de sa famille et des associés proches". Ces fonds, selon la Commission, ont ensuite été investis par M. Idris dans des biens immobiliers à Abuja, la capitale, et dans son Etat natal de Kano, dans le nord du Nigeria. Ahmed Idris n'a pas commenté ces accusations. Le président Muhammadu Buhari, ancien général de l'armée, a été élu en 2015 sur la promesse de lutter contre la corruption endémique dans le pays, premier producteur de pétrole du continent. Sous sa direction, l'EFCC a obtenu une série de condamnations très médiatisées, notamment de ministres, de gouverneurs d'Etat, de hauts fonctionnaires et de personnalités politiques de premier plan. L'année dernière, la Commission a ainsi déclaré avoir récupéré près de 750 millions de dollars (714 millions d'euros). Mais ses détracteurs accusent l'EFCC, créée en 2003, de mener une chasse aux sorcières contre les opposants du président.
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