Dans une ambiance chaleureuse, le président Ouattara a accueilli MM. Gbagbo et Bédié avec lesquels il s'est entretenu pendant un peu plus d'une heure. "La rencontre de ce jour a été une rencontre de retrouvailles pour renouer le contact et échanger dans la vérité", sur les grands sujets de la nation, selon une brève déclaration commune lue par Laurent Gbagbo à la sortie de la réunion. Ce dernier a été choisi pour lire le texte en sa qualité de "benjamin", puisqu'à 77 ans, il est plus jeune qu'Alassane Ouattara (80 ans) et Henri Konan Bédié (88 ans). Les trois hommes ont également souhaité que cette rencontre soit un ferment de "la décrispation du climat socio-politique national en Côte d'Ivoire". Ils n'ont pas davantage communiqué sur la tenue de leurs échanges. L'idée d'une rencontre entre les trois hommes était l'une des recommandations du dialogue politique entre pouvoir et opposition qui s'est tenu en début d'année pour apaiser le climat politique en Côte d'Ivoire. Alassane Ouattara a toutefois souhaité que cette réunion devienne "régulière". "Chaque fois que mes prédécesseurs auront le temps de reprendre ces échanges, je ferai appel à eux pour recueillir leurs avis et recommandations. Ce sera une très bonne chose pour la nation d'entendre, d'écouter mes prédécesseurs, leur connaissance du pays leur expérience et évidemment aussi le poids politique qu'ils représentent", a-t-il ajouté. Le pays a connu ces dernières années plusieurs crises politiques impliquant ces trois hommes qui occupent le devant de la scène depuis des décennies. C'est la première fois qu'ils étaient tous trois réunis depuis la crise de 2010-2011. A l'époque, le duel à la présidentielle entre Laurent Gbabgbo et Alassane Ouattara, alors soutenu par M. Bédié, avait débouché sur une crise post-électorale qui avait fait 3.000 morts et conduit à l'arrestation de M. Gbagbo en avril 2011. Acquitté par la justice internationale, il a fait son retour en juin 2021 à Abidjan et a lancé un nouveau parti d'opposition. En 2020, des violences électorales lors de la présidentielle avaient fait 85 morts et 500 blessés. Le scrutin, boycotté notamment par M. Bédié, avait vu la réélection du président Ouattara pour un troisième mandat controversé, jugé inconstitutionnel par l'opposition.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.