Lotfi Hidouri, rédacteur en chef du site Achahed, a été interpellé et placé en garde à vue jeudi pour des opérations financières présumées suspectes entre une société finançant son média et Instalingo, une entreprise de production de contenu numérique, poursuivie par la justice, a précisé à l'AFP son avocat Samir Ben Amor. Instalingo fait l'objet d'une enquête judiciaire depuis 2021. Elle est notamment accusée de "comploter contre la sûreté de l'Etat" et d'"incitation à la violence", selon des médias locaux. Ennahdha, parti islamo-conservateur, était la principale force au sein du Parlement dissous par le président Kais Saied lorsqu'il s'est arrogé les pleins pouvoirs lors d'un coup de force le 25 juillet 2021. Selon son avocat, M. Hidouri, proche d'Ennahdha, n'exerçait "aucune responsabilité administrative" au sein du site qui justifierait des poursuites à son encontre. "C'est un nouveau crime de la clique du coup d'Etat", a-t-il affirmé en référence au pouvoir de M. Saied. Un autre journaliste critique de la politique de Kais Saied a été interpellé et placé en garde à vue le 11 juin à la suite de déclarations sur l'armée tunisienne à la chaîne Al Jazeera. Le journaliste est soupçonné notamment "d'avoir porter atteinte à l'armée", et d'"inciter les Tunisiens à la violence", d'après son avocat. Le Syndicat national des journalistes en Tunisie (SNJT) a alerté dans un rapport publié début mai sur des "menaces sérieuses" pesant sur la liberté de la presse et déploré un "important recul" dans le respect des libertés depuis le 25 juillet.
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