Mardi, "des manifestants ont saccagé le site minier de Houndé et causé des dégâts qui ont occasionné sept blessés", a déclaré le porte-parole du gouvernement Lionel Bilgo, à l'issue du conseil des ministres. Il a précisé que 30 véhicules, 40 motos du personnel, 10 engins ont été incendiés, ainsi que 13 magasins et 6 conteneurs. Une enquête judiciaire "est en cours" et "des interpellations ont déjà commencé", a-t-il ajouté. Selon lui, "tout est parti d'une occupation anarchique de cette mine par des orpailleurs" clandestins. Après des "discussions" avec les autorités locales, ces dernières ont fini par ordonner aux orpailleurs "de cesser" leur activités sur le site de Houndé Gold, "ce qui n'a pas été au goût des orpailleurs et a entraîné une escalade des violences", a-t-il expliqué. "Le gouvernement condamne ces actes, appelle au calme et attend les résultats de l'enquête judiciaire pour situer les responsabilités" dans cette affaire, a-t-il dit. Un travailleur de la société minière Hounde Gold Operation (HGO) avait auparavant déclaré à l'AFP que ces violences avaient "entraîné une paralysie toute entière" de la ville de Houndé. "Les manifestants ont pris d'assaut les installations de la mine", située dans la province du Tuy, a-t-il indiqué, et incendié "plus d'une centaine de véhicules et d'engins lourds, appartenant à la mine et à des travailleurs". Plusieurs habitants de Houndé, contactés depuis Ouagadougou par l'AFP, ont confirmé que les manifestations ont paralysé la ville, dont la mairie, le marché et des boutiques ont dû fermer. Mais le calme était revenu mercredi matin, selon eux. En production depuis 2017, Hounde Gold Operation, filiale du groupe canadien Endeavour mining, emploie un millier de travailleurs. Le groupe exploite également plusieurs autres mines au Burkina Faso. Les incidents sont fréquents sur les sites aurifères burkinabè où les populations des localités abritant ces mines estiment que les retombées pour les communautés locales sont très faibles. Avec environ 70 tonnes par an, et 17 mines industrielles, la production d'or est devenue en une douzaine d'années le premier produit d'exportation du Burkina Faso, devant le coton. Le secteur artisanal, ou orpaillage, emploie 1,5 million de personnes et génère une production annuelle supplémentaire d'environ 10 tonnes d'or, selon le ministère des Mines. En avril, le producteur d'or russe Norgold avait annoncé l'arrêt pour "raisons de sécurité" de Taparko, la principale mine privée du Burkina Faso, située dans le nord du pays en proie à des violences jihadistes meurtrières. A la suite de ses voisins malien et nigérien, le Burkina Faso a été touché à partir de 2015 par de multiples violences attribuées à des mouvements armés jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui ont fait plus de 2.000 morts et 1,8 million de déplacés.
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