"Une délégation de la Cédéao, composée de 16 personnes, est arrivée" mardi "à Ouagadougou à la demande des autorités burkinabè afin de poursuivre son analyse de la situation nationale", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo, à l'issue du conseil des ministres. Cette délégation conduite par la ministre ghanéenne des Affaires étrangères, Shirley Ayorkor Botchway, et le président de la commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, est "composée d'experts dans le domaine militaire et sécuritaire, humanitaire et politique", a précisé M. Bilgo. "Beaucoup de rencontres sont prévues entre aujourd'hui et demain. Les travaux qui ont débuté hier (mardi) se poursuivent et nous espérons pouvoir apporter aux experts de la Cédéao l'ensemble des éléments nécessaires à leur appréciation de la situation nationale", a-t-il ajouté. Le Burkina Faso est suspendu des instances de la Cédéao depuis le coup d'Etat qui a porté au pouvoir fin janvier le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. La junte a fixé à trois ans la période de transition avant la tenue d'élections, mais la Cédéao souhaite que sa durée soit revue à la baisse. Elle avait demandé fin mars au Burkina de donner un nouveau calendrier "raisonnable" de la transition d'ici le 25 avril, mais Ouagadougou a demandé un délai supplémentaire. La junte au pouvoir avait par la suite demandé l'envoi d'une mission "militaire, politique et humanitaire" de la Cédéao pour évaluer la situation nationale, avant de se prononcer sur sa demande d'écourter la période de transition. "Un délai ne saurait nous être imposé tant que du côté militaire, politique et humanitaire, des missions d'évaluation ne se rendent pas sur le terrain pour prendre la mesure de la situation que nous traversons", avait estimé la ministre burkinabè des Affaires étrangères, Olivia Rouamba. Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait plus de 2.000 morts et 1,8 million de déplacés. Le lieutenant-colonel Damiba a renversé Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'avoir été incapable d'enrayer la violence jihadiste, et a fait du rétablissement de la sécurité sa "priorité".
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