Libye: trois fortes explosions à Tripoli, inquiétude à Misrata

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TRIPOLI (Libye) (AFP)

Trois fortes explosions ont été ressenties tôt mercredi à Tripoli alors que la capitale libyenne était survolée par des avions, quelques jours après le raid de l'Otan qui a tué l'un des fils de Mouammar Kadhafi.

Les habitants étaient inquiets mercredi à Misrata, assiégée depuis plus de deux mois par les forces pro-Kadhafi, après l'expiration d'un ultimatum fixé par le régime libyen aux rebelles pour se rendre et le blocage du port, seule voie de ravitaillement pour cette ville.

A Tripoli, des tirs d'artillerie ont suivi la deuxième frappe. Selon un témoin, il y a eu au total trois explosions et on pouvait voir de la fumée s'élever dans l'est de la capitale libyenne.

 Dans la nuit de samedi à dimanche, Moussa Ibrahim, porte-parole du gouvernement libyen, avait annoncé que la maison de Seïf al-Arab Kadhafi, 29 ans, un des six fils du colonel Mouammar Kadhafi, avait été "attaquée avec de puissants moyens" qui ont tué le jeune homme et trois petits-enfants du dirigeant libyen. Il avait dénoncé cette opération de l'Otan "visant à assassiner directement le dirigeant de ce pays". L'Alliance atlantique avait reconnu avoir frappé "un poste de commandement et de contrôle" dans la zone, mais n'avait pas confirmé la mort du fils Kadhafi.

Une coalition internationale avait commencé le 19 mars à procéder à des frappes contre les forces loyales au colonel Kadhafi, en vertu d'un mandat des Nations unies destiné à protéger les civils en Libye.Le 31 mars, l'Otan avait pris la direction des opérations.

Dans le fief rebelle de Benghazi (est), un attentat à la voiture piégée a eu lieu à 200 mètres du siège du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, faisant deux blessés légers, selon un porte-parole rebelle et des médecins. Il s'agit du premier attentat à Benghazi depuis le début de l'insurrection libyenne mi-février.

"Une chevrolet blanche a explosé juste avant la prière du soir", a raconté un journaliste libyen, Nasser Warfouli, sur les lieux."On ne sait pas qui a fait ça". Un autre témoin, Mohammed Balouri, a accusé des "cellules kadhafistes".

A Misrata, la journée de mardi a été relativement calme après une offensive des forces du dirigeant Mouammar Kadhafi lundi contre la troisième ville du pays, à 200 km à l'est de Tripoli.

Pour la première fois depuis longtemps, aucun obus ni roquette ne sont tombés sur la ville mardi, ont indiqué des sources rebelles, précisant que les combats se concentraient autour d'Al-Ghiran et Zawiyat al-Mahjoub, faubourgs proches de l'aéroport, comme ces derniers jours. Ce calme est sans doute lié aux destructions infligées lundi par l'Otan, qui a annoncé avoir détruit autour de Misrata 12 stocks de munitions et trois engins d'artillerie autopropulsés.

La ville est depuis des semaines le théâtre de combats entre rebelles et forces loyales au colonel Kadhafi.

Dans les rues, l'ambiance, qui était à l'euphorie après le 25 avril quand les forces gouvernementales avaient été chassées de la ville, est désormais lourde. "Je ne suis pas inquiet.Kadhafi ne fera rien, il ment comme d'habitude", veut croire Abd Albari, 20 ans, qui est en revanche "très inquiet" concernant le port."S'il est bloqué, les bateaux qui nous aident ne viendront plus et nous aurons de très gros problèmes", murmure l'étudiant.

L'ultimatum fixé vendredi par le régime libyen aux rebelles de cette ville clé pour se rendre en échange d'une amnistie a expiré mercredi à OOH00 (22H00 GMT), a annoncé le vice-ministre libyen des Affaires étrangères Khaled Kaïm, tout en souhaitant qu'il soit prolongé d'un jour ou deux. Les rebelles avaient immédiatemment rejeté cette proposition, leur commandant en chef Ibrahim Bet-Almal affirmant: "nous ne nous rendrons pas.Nous vaincrons ou nous mourrons".

Selon Khaled Kaïm, 400 personnes ont déposé les armes à Misrata, mais cette affirmation n'a pu être vérifiée.

Des bateaux humanitaires attendent toujours le feu vert de l'Otan pour accoster dans ce port, essentiel pour l'approvisionnement de la cité d'un demi-million d'habitants sous perfusion humanitaire mais au large duquel les forces loyalistes ont lâché samedi trois mines.L'Otan a indiqué lundi n'avoir détruit pour l'instant que deux de ces trois mines.

Plusieurs agences humanitaires ont appelé les deux camps à faciliter l'évacuation par mer et par voie terrestre de milliers de blessés et migrants bloqués à Misrata. L'Otan a précisé que le port de Misrata n'était "pas fermé" et que l'organisation avait "aménagé un couloir" maritime.

M. Kaïm a profité de sa conférence de presse pour affirmer que le colonel Kadhafi était "en bonne santé".

Dans l'Ouest libyen, la ville de Zenten, sur la route de la frontière vers la Tunisie, a été la cible en fin de soirée d'une vingtaine de roquettes Grad des forces loyalistes, a indiqué un correspondant de l'AFP sur place.

Plus de six semaines après l'intervention le 19 mars d'une coalition internationale pour mettre un terme, sous mandat de l'ONU, à la répression sanglante menée par le régime, le Groupe de contact sur la Libye tiendra une nouvelle réunion jeudi à Rome.

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