Cette journée de mobilisation est un test pour le front anti-armée qui s'était lancé début juillet dans un bras de fer avec le pouvoir au lendemain de la journée de répression la plus sanglante de l'année --neuf manifestants tués le 30 juin-- avant de lever de lui-même des sit-in qu'il promettait pourtant "illimités". Si les rassemblements --qui ont régulièrement lieu depuis le putsch du 25 octobre 2021-- se sont de nouveau essoufflés avec la fête musulmane de l'Aïd al-Adha la semaine passée, les militants veulent relancer le mouvement ce dimanche. De nombreux slogans faisaient référence au drame d'al-Damazine, chef-lieu de l'Etat du Nil Bleu où un conflit tribal a fait depuis le début de la semaine 33 morts et 108 blessés, selon le ministère de la Santé. Dimanche, selon des témoins sur place, des troupes maintenant le calme étaient déployées à al-Roseires, séparée d'al-Damazine par un pont sur le Nil et épicentre des violences samedi. Mais pour les anti-putsch, la clé du problème est entre les mains des généraux et de leurs alliés ex-rebelles à Khartoum qui, accusent-ils, exacerbent les tensions ethniques et tribales pour leurs gains personnels. "Al-Damazine saigne", pouvait-on ainsi lire une pancarte brandie par un jeune manifestant dans le centre de Khartoum. Comme lui, ils étaient des centaines à essuyer des tirs de grenades lacrymogènes des forces de l'ordre, alors que la foule tente de s'approcher du palais présidentiel, ont rapporté les journalistes de l'AFP. Autour, des blindés de la police allaient et venaient à grande vitesse alors que les forces soudanaises ont installé dès l'aube des blocs de béton en travers des ponts reliant la capitale à ses banlieues, ainsi que pour barrer les principales artères menant au QG de l'armée, habituel lieu de manifestation.
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