Le 14 juillet, au lendemain de la première réunion de son propre comité de négociation, le gouvernement fédéral éthiopien, en guerre depuis novembre 2020 contre les rebelles du Tigré, avait accusé ces derniers de "n'avoir pris jusqu'ici aucune mesure en faveur de la paix". Ni date, ni lieu, ni cadre n'ont pour l'heure été fixés pour ces futures négociations, évoquées pour la première fois mi-juin par le Premier ministre Abiy Ahmed. Et les deux parties continuent de diverger sur l'identité du futur médiateur: alors qu'Addis Abeba ne veut discuter que sous les auspices de l'Union africaine (UA), les rebelles exigent une médiation du président kényan Uhuru Kenyatta. "Nous sommes prêts à envoyer une délégation à Nairobi (...) et avons formé une équipe composée de membres de haut rang", a déclaré vendredi à l'AFP Getachew Reda, un porte-parole des rebelles, sans autre détail sur l'identité desdits membres. "Il serait totalement irresponsable pour nous de laisser tout le processus de négociations à l'UA", a-t-il poursuivi, répétant que toute discussion devrait impliquer M. Kenyatta, très actif ces derniers mois dans les efforts de paix. Les rebelles, issus du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti qui dirigea l'Ethiopie durant près de trois décennies jusqu'en 2018, dénoncent "la proximité" du médiateur de l'UA, le Nigérian Olusegun Obasanjo, avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed. En outre, M. Getachew a une nouvelle fois répété que le statut de la zone contestée du Tigré occidental n'était pas négociable. Cette zone, revendiquée par les Tigréens et par leurs voisins amhara - la deuxième population ethno-linguistique du pays - est actuellement occupée par les forces de la région de l'Amhara qui ont prêté main forte à l'armée fédérale au Tigré. Les nationalistes amhara, déjà mécontents que M. Abiy ait renoncé à anéantir le TPLF, le suspectent désormais de vouloir faire la paix à leurs dépens. Le TPLF a repris courant 2021 le contrôle de l'essentiel du Tigré, où les combats ont quasiment cessé depuis une "trêve humanitaire" fin mars. Mais la situation humanitaire est catastrophique dans la région, enclavée et privée de nombreux services essentiels (électricité, télécommunications, banques, carburant).
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