"Le 29, avec ou sans autorisation, nous allons organiser notre manifestation sur le territoire national", a dit Ousmane Sonko devant la presse. "Si (le président) Macky Sall veut empêcher cette affaire, qu'il soit prêt à nous arrêter ou à nous liquider", a-t-il ajouté. Dakar et la Casamance (sud) ont été le théâtre vendredi d'affrontements qui ont fait trois morts, selon les médias et l'opposition, quand des jeunes ont défié une interdiction de manifester. L'opposition comptait protester contre l'invalidation de sa liste nationale de candidats pour les législatives du 31 juillet. Les autorités avaient interdit les manifestations en invoquant le risque de troubles. Les tensions vont grandissant depuis que le Conseil constitutionnel a confirmé l'invalidation de cette liste le 3 juin. Ousmane Sonko et d'autres figures de l'opposition se retrouvent écartés de la course. L'opposition a menacé d'empêcher la tenue des élections si la liste n'est pas rétablie, laissant craindre une escalade. Les policiers ont empêché vendredi M. Sonko de sortir de sa rue pour aller manifester. Quatre personnalités de l'opposition ont été arrêtées. Certaines étaient présentées à la justice lundi, ont rapporté les médias. L'opposition parle de 200 interpellations à travers le pays. "Le 29, personnellement, je ne serai pas confiné dans ma maison; je manifesterai, et qu'il (le président Sall) soit prêt soit à m'arrêter soit à me liquider", a déclaré M. Sonko. Il a incité les jeunes à manifester spontanément dans les quartiers sans attendre fin juin. Par ailleurs, il a appelé les Sénégalais à monter sur leur balcon et à taper sur des casseroles ou à actionner l'avertisseur sonore de leur voiture pendant dix minutes à compter de mercredi 20H00 (locales et GMT). "Que tout le Sénégal bruisse et que Macky Sall comprenne que les Sénégalais ne sont pas d'accord avec ses velléités dictatoriales ni avec son projet funeste de troisième mandat", a-t-il dit. M. Sonko et l'opposition prêtent au président l'intention de se représenter en 2024. M. Sall entretient le flou sur le sujet. M. Sonko, troisième de la présidentielle en 2019, est lui-même candidat à celle de 2024. M. Sonko a réclamé la libération de tous ceux qui ont été arrêtés vendredi.
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