William Ruto "a exigé que le débat ne se concentre pas sur la corruption, l'intégrité, l'éthique et la gouvernance, des questions-clés existentielles auxquelles le Kenya est confronté", écrit dans un communiqué le porte-parole de la campagne de Raila Odinga, figure historique de la politique kényane. "Tout débat dépourvu de ces questions serait une insulte à l'intelligence des Kényans. C'est pourquoi nous n'avons pas l'intention de partager un podium national avec une personne qui manque de la décence élémentaire", annonce-t-il. M. Odinga et sa colistière Martha Karua tiendront à la place une réunion publique télévisée dans les quartiers Est de la capitale Nairobi, "avec des Kényans ordinaires pour proposer (leurs) solutions aux défis auxquels sont confrontés le pays et les gens ordinaires". Cette annonce fait suite à une lettre adressée jeudi par le directeur de campagne de Wiliam Ruto aux organisateurs du grand débat du 26 juillet. M. Ruto "est prêt à répondre à toute question et à parler de tout sujet qui surgira durant le débat", écrivait-il, tout en conditionnant sa présence. "Nous attendons des modérateurs qu'ils allouent un temps égal aux différents sujets qui touchent les Kényans et qu'ils donnent aux candidats une opportunité équitable d'y répondre", expliquait-il. "Pour cela, nous souhaitons connaître à l'avance le nombre de minutes qui seront allouées aux interventions respectives sur les sujets incluant, mais sans s'y limiter, la gouvernance et l'intégrité, l'agriculture, la santé, les PME et l'industrie, le logement, l'économie numérique, politique étrangère, etc", ajoutait-il. Dans un communiqué dimanche soir, les organisateurs ont confirmé la tenue du débat mardi. "Nous continuons à mobiliser toutes les parties prenantes. (...) Nous nous sommes engagés à rendre les débats aussi inclusifs et représentatifs que possible, au profit du peuple kényan", écrivent-ils. "Conformément aux directives du débat présidentiel, nous avons partagé les domaines thématiques avec tous les candidats et les modérateurs s'efforceront de couvrir tous lesdits sujets dans le délai imparti. (...) Les modérateurs sélectionneront les questions à poser et ne les partageront PAS avec les candidats. Ils ne rencontreront PAS les équipes de campagne ou les candidats", ajoutent-ils. Si quatre candidats sont en lice, l'élection présidentielle du 9 août s'annonce comme un duel entre l'opposant historique de la politique kényane Raila Odinga et le vice-président sortant William Ruto. Le président sortant Uhuru Kenyatta, qui ne peut briguer un troisième mandat, a annoncé en mars soutenir son ancien rival Odinga, officialisant sa rupture avec son vice-président William Ruto. Raila Odinga, 77 ans, a fait de la lutte contre la corruption un de ses principaux thèmes de campagne face à un concurrent à la réputation sulfureuse, qui fait notamment l'objet d'accusations de corruption dans une affaire en cours depuis l'an dernier. William Ruto, 55 ans, se pose, lui, en représentant des "débrouillards" du petit peuple face à l'alliance des dynasties politiques incarnée par MM. Kenyatta et Odinga, dont les pères furent respectivement les premiers président et vice-président du Kenya indépendant.
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