Cette commission, composée de trois experts - kényane, américain et sri-lankais -, a été créée en décembre 2021 pour une période d'un an renouvelable par le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies. Elle est en Ethiopie jusqu'au 30 juillet. Elle est chargée "entre autres de mener une enquête approfondie et impartiale sur les allégations d'atteintes aux droits humains et de violations du droit international humanitaire et de celui relatif aux réfugiés, commises en Ethiopie depuis le 3 novembre 2020 par toutes les parties au conflit" au Tigré, rappelle le Conseil dans un communiqué. Le conflit au Tigré, qui s'est ensuite propagé aux régions voisines de l'Amhara et de l'Afar, a été marqué par de nombreuses exactions dans chaque camp. Une enquête conjointe des Nations unies et de la Commission éthiopienne des droits de l'Homme (EHRC, organisme public) avait "déjà conclu fin 2021 à de possibles crimes contre l'humanité commis par tous les acteurs", rappelle l'ONU. Le programme de la visite des trois enquêteurs n'a pas été publié, mais ils ont d'ores et déjà rencontré lundi à Addis Abeba le vice-Premier ministre Demeke Mekonnen, également ministre des Affaires étrangères pour une "discussion exploratoire", selon Fana BC, un média proche du gouvernement. "Les experts sont à Addis Abeba pour discuter avec les responsables du gouvernement et d'autres partenaires et tenter de trouver ensemble des modalités acceptables de collaboration avec le gouvernement dans le cadre de leur mandat", indique Fana BC. L'Ethiopie avait rejeté la création de la commission, la jugeant notamment "contre-productive", avant de finalement donner son feu vert à sa venue dans le pays. Le conflit au Tigré a commencé début novembre 2020 quand le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l'armée fédérale, appuyée par des forces régionales de l'Amhara et l'armée érythréenne, pour déloger les autorités rebelles de la région du Tigré. Initialement défaits, les rebelles du Tigré ont repris courant 2021 le contrôle de la région. Les combats ont quasiment cessé depuis une trêve en mars, mais la situation humanitaire reste catastrophique dans la région, difficilement accessible et privée de réseaux de télécommunications, d'internet ou de banques. Les autorités rebelles du Tigré se sont dites prêtes dans un communiqué à coopérer avec la commission mais ont accusé le gouvernement fédéral de "vouloir dicter les paramètres et le champ de l'enquête, en compromettant ainsi sa crédibilité".
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