L'armée togolaise avait évoqué "plusieurs morts et quelques blessés" dans "des attaques coordonnées et complexes" menées dans la nuit du 14 au 15 juillet par des "individus armés non identifiés", sans communiquer un bilan précis. Plusieurs médias locaux avaient alors évoqué entre 15 et 20 civils tués. C'est la quatrième attaque perpétrée depuis novembre 2021 dans cette partie du Togo, à la frontière avec le Burkina Faso, d'où plusieurs groupes jihadistes mènent des incursions. Mais les circonstances de cette attaque, la première visant des civils, restent floues. Des médias locaux ont affirmé qu'il s'agirait davantage d'une attaque en représailles entre deux communautés, plutôt que d'un assaut perpétré par un groupe jihadiste venu du Burkina voisin. Dans un communiqué, la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) - qui regroupe sept partis politiques de l'opposition et six organisations de la société civile - demande "l'ouverture sans délai d'une enquête indépendante et internationale pour faire la lumière sur ces douloureux événements". Sur Twitter, l'opposant Nathaniel Olympio, à la tête du Parti des Togolais, a lui dénoncé le silence des autorités. "Le gouvernement semble changer de stratégie, depuis l'attaque terroriste du 15 juillet 2022. Il ne communique plus le nombre de victimes", a-t-il écrit sur le réseau social. "La dissimulation n'est pas la meilleure façon de rassurer la population", a-t-il ajouté. Par ailleurs, plusieurs médias locaux affirment que deux militaires togolais ont été tués dans la nuit de lundi à mardi dans une embuscade tendue par des jihadistes présumés dans le nord du pays. L'armée et le gouvernement, contactés par l'AFP, n'ont pas réagi. Une récente série de raids frontaliers au Togo et au Bénin a confirmé les craintes d'un progression des groupes jihadistes du Burkina Faso et du Niger vers le sud et de possibles recrutements au sein des populations. Les autorités ont intensifié les opérations militaires dans la région pour contenir ces groupes. Jeudi dernier, l'armée a reconnu être responsable d'un récent bombardement qui a tué par erreur 7 civils et en a blessé deux autres dans le nord, après les avoir pris pour "une colonne de jihadistes en mouvement".
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