Libye: des civils blessés dans des combats à Tripoli

Infos. Des civils ont été blessés dans la nuit de vendredi à samedi dans de violents affrontements entre groupes armés dans la capitale libyenne Tripoli, a indiqué un responsable des services d'urgence à une télévision locale.

Libye: des civils blessés dans des combats à Tripoli

Les combats, aux armes lourdes et légères, ont éclaté dans la nuit dans plusieurs quartiers de Tripoli (ouest), sur fond de chaos politique avec deux gouvernements rivaux. Des rafales d'armes et des explosions ont retenti toute la nuit, selon un journaliste de l'AFP. Le porte-parole du Service des ambulances et de secours à Tripoli, Oussama Ali, a déclaré samedi matin à la chaîne Libya al-Ahrar que les combats se poursuivaient, et que de ce fait ses équipes avaient des "difficultés à se déplacer". Il a par ailleurs fait état de "blessés parmi les civils" sans pouvoir donner de chiffres. La presse locale affirme que des civils ont également été tués, mais aucun bilan officiel n'a pour l'heure été publié. Les affrontements ont causé d'importants dégâts en plein coeur de la capitale, selon de nombreuses images diffusées sur les réseaux sociaux montrant des voitures calcinées et des bâtiments criblés de balles. Les heurts ont opposé deux influents groupes armés, ont indiqué des médias locaux sans donner plus de détails. Dans l'ouest du pays, certaines milices soutiennent le chef du gouvernement qui est basé à Tripoli, Abdelhamid Dbeibah, et d'autres le chef du gouvernement rival Fathi Bachagha, qui se trouve à Syrte (centre) et considère comme "illégitime" l'exécutif en place dans la capitale. Depuis sa désignation en février par le Parlement siégeant dans l'Est, M. Bachagha tente, sans succès, d'entrer à Tripoli pour y asseoir son autorité, menaçant dernièrement de recourir à la force pour y parvenir. On ignore si ces nouveaux combats entrent dans une tentative de cet ancien ministre de l'Intérieur de prendre le pouvoir à Tripoli. M. Bachagha est soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est libyen, dont les forces avaient tenté de conquérir la capitale en 2019. M. Dbeibah, de son côté, affirme qu'il ne remettra le pouvoir qu'à un gouvernement élu. Les tensions entre groupes armés fidèles à l'un ou l'autre des dirigeants rivaux se sont exacerbées ces derniers mois à Tripoli. Le 22 juillet, des combats y avaient fait 16 morts et une cinquantaine de blessés. Mardi, l'ONU s'est dit "profondément préoccupée" par "les mobilisations militaires" et a appelé à la "désescalade immédiate". Le gouvernement en place à Tripoli est né début 2020 d'un processus parrainé par l'ONU, avec comme mission principale l'organisation d'élections en décembre dernier mais reportées sine die en raison de fortes divergences. La Libye a sombré dans le chaos après le soulèvement ayant entraîné la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

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