"Non à l'abandon du Sahel", "Ravitaillez nos villes", "Oui au retour des services publics", ont scandé des manifestants, rassemblés sur la place Arba Diallo à Dori, chef-lieu de la région du Sahel. Ils ont ensuite défilé dans les rues de la ville brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: "S.O.S pour nos villes en danger", "La région du Sahel est délaissée, elle agonise" ou encore "Non a l'indifférence des autorités face à la misère des populations du Sahel". "La situation sécuritaire est de plus en plus alarmante. Les provinces de l'Oudalan, du Séno, du Soum, et Yagha, qui composent la région du Sahel, sont de plus en plus sous pression des terroristes et rien de concret n'est fait pour stopper leur avancée", a déclaré un des manifestants, Ali Dicko. "La région et toutes ses localités manquent de tout. Même l'eau courante est devenue une denrée rare à Dori. Les lignes téléphoniques constamment perturbées. Nous vivons une crise humanitaire généralisée. Si rien n'est fait la situation sera plus catastrophique" encore, a-t-il ajouté. Les manifestants n'ont pas été reçus par le gouverneur de la région du Sahel, le lieutenant-colonel Fabien Sorgho, à qui ils comptaient remettre leur déclaration, suscitant la colère des organisateurs. "Nous sommes venus au gouvernorat pour remettre notre mot mais il a refusé de nous recevoir", a regretté le coordonnateur de la marche Yaya Hama Dicko, y voyant "un acte de mépris face à la souffrance des populations". Des groupes jihadistes ont récemment détruit à la dynamite des ponts sur les axes principaux menant vers Dori et Djibo, une "tentative d'isolement" de ces deux grandes villes du nord, selon l'armée burkinabè. Le pont de Naré, sur l'axe Kaya-Dori, dont l'énième sabotage à l'engin explosif le 21 août, isolait davantage le chef-lieu de la région du Sahel, a été réparé par le génie militaire, puis rouvert vendredi dernier à la circulation. Le Burkina Faso, où des militaires ont pris le pouvoir en janvier en promettant de faire de la lutte anti-jihadiste leur priorité, est confronté comme plusieurs pays voisins à la violence de mouvements armés jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui y ont fait depuis 2015 des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés. Plus de 40% du territoire du Burkina est hors du contrôle de l'Etat, selon des chiffres officiels, et les attaques se sont multipliées depuis le début de l'année.
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