Les combats ont fait "neuf morts parmi lesquels un enfant et 25 blessés, plusieurs étant dans un état grave", selon le Service des ambulances et de secours à Tripoli, cité par la chaîne Libya al-Ahrar vendredi. Auparavant, Oussama Ali, porte-parole de ce service, avait fait état d'un premier bilan de "trois personnes décédées et deux autres blessées" conduites au Centre médical de Tripoli (TMC). Les précédents affrontements entre milices dataient du 10 juin mais cela fait longtemps qu'ils n'avaient pas fait de victimes civiles. Selon M. Ali, une soixantaine d'étudiants étaient bloqués dans des dortoirs universitaires, à cause des affrontements. Des ambulances les ont évacués vers le TMC. "Nous avons passé la nuit dans le sous-sol, nos enfants encore terrifiés", a indiqué à l'AFP Mokhtar al-Mahmoudi, un père de famille résident du quartier de Fornaj, dans le secteur des affrontements où des centaines de femmes qui assistaient à des mariages dans les nombreuses salles de fêtes, ont dû être évacuées vers le TMC par des ambulanciers. Des échanges de tirs nourris ont retenti dans les quartiers est de Tripoli peu après minuit jeudi, veille du weekend (vendredi-samedi) en Libye, semant la panique parmi la population dans les rues et jardins très fréquentés pendant les nuits d'été caniculaires. Les combats, qui ont opposé deux groupes armés influents de l'ouest de la Libye -- la Force al-Radaa (dissuasion) et la Brigade des Révolutionnaires de Tripoli --, ont duré jusqu'aux premières heures de vendredi à Ain Zara, quartier densément peuplé de l'est de Tripoli avant de s'étendre à d'autres secteurs, selon des médias locaux. Des images et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des dizaines de véhicules, portières ouvertes en plein milieu des rues, abandonnés par leurs conducteurs pour se mettre à l'abri des tirs. Les vols des compagnies Libyan Airlines en provenance du Caire et al-Alamia (Global Air) de Benghazi, qui devaient atterrir à l'aéroport de Mitiga, non loin de la zone des affrontements, ont été déroutés sur Misrata, à 250 km à l'est de Tripoli. La direction de l'aéroport de Mitiga a suspendu le trafic aérien jusqu'à nouvel ordre. Symptomatiques du chaos auquel la Libye est en proie depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, mais aussi des tensions entre groupes armés de la Tripolitaine, tolérés par le gouvernement, la situation sécuritaire dans le pays nord-africain demeure très précaire.
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