Le centre de regroupement des ex-miliciens de Mubambiro abritait jusqu'à jeudi "1.700 rendus et 370 femmes et enfants, certains viennent de quitter (les lieux) ce matin pour rentrer dans la brousse et cela représente un danger", a déclaré à l'AFP le capitaine Edmond Mayala Ntimba, commandant de ce centre, confirmant une information des médias sociaux. Le centre de Mubambiro est situé à une vingtaine de km de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. En file indienne, accompagnés des femmes et/ou enfants, les ex-miliciens sont sortis sous le regard des habitants, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux. "Ils sont déjà démobilisés (...), il fallait qu'ils soient mis dans des centres d'orientation professionnelle et ce processus traîne énormément, alors ils se révoltent", a expliqué à l'AFP le capitaine Mayala, gestionnaire de ce centre de regroupement d'ex-miliciens. Ces personnes "vivent dans de mauvaises conditions et mangent difficilement. Bref, il y a beaucoup de préoccupations qui font à ce qu'ils se révoltent aujourd'hui", a-t-il expliqué. Mercredi, sur place, certains ex-combattants avaient expliqué à un correspondant de l'AFP qu'ils manquent de tout : eau, nourriture, médicaments, habits. "Ça fait trois mois que nous avons reçu les cartes de démobilisations. Ils (les responsables congolais) nous ont donné les cartes et nous ont abandonné. Ce que nous allons faire, c'est rentrer dans nos villages pour essayer de survivre", avait alors déclaré à l'AFP Dunia Bazungu, 31 ans, ex-rebelle au sein du mouvement APCLS (Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain). Début janvier, les miliciens démobilisés avaient manifesté contre leurs mauvaises conditions de vie. L'armée les avait dispersés, l'un d'eux avait été tué. L'est de la RDC est déchiré par des violences en raison de la présence de plus d'une centaine de groupes armés depuis plus de 25 ans et plusieurs programmes de démobilisation ont déjà été lancés, avec des résultats mitigés. Le gouvernement du Félix Tshisekedi en a initié un autre programme l'année dernière, appelé "P-DDRCS"(programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation), pour lequel la question des moyens se pose de nouveau.
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