Selon l'Autorité nationale des poursuites (NPA), quatre personnes dont l'ancien directeur général de Transnet, Brian Molefe, et le directeur financier, Anoj Singh, ont été interpelées dans le cadre de cette affaire de corruption portant sur plusieurs millions de dollars. "Plusieurs arrestations d'anciens dirigeants de Transnet ont été effectuées ce matin, en accord avec leurs représentants légaux", a déclaré la NPA dans un communiqué. Ils ont comparu lundi devant un tribunal de Johannesburg et ont obtenu une remise en liberté provisoire contre une caution de 50.000 rands (environ 2.900 euros). Un porte-parole de la NPA a confirmé à l'AFP que les dirigeants font face à des accusations de fraude et d'infraction à la réglementation des finances publiques, liées à une affaire de corruption et de fraude de 93 millions de rands entourant l'achat en 2015 de plus de 1.000 locomotives. Transnet possède tous les chemins de fer, ports et pipelines d'Afrique du Sud - l'épine dorsale logistique de l'économie la plus avancée du continent. Les avocats de MM. Molefe et Singh ont déclaré que leurs clients avaient l'intention de plaider non coupable. Ils ont reçu une convocation au tribunal le 14 octobre. Un rapport accablant sur la corruption en Afrique du Sud durant la présidence Zuma (2009-2018), publié au début de l'année, a décrit Transnet comme le "site principal" de la corruption d'Etat. Une commission spéciale présidée par le juge Raymond Zondo a révélé que des contrats de plusieurs milliards de rands avaient été "attribués de manière irrégulière au profit d'entités liées à la famille Gupta", une famille d'hommes d'affaires d'origine indienne ayant des liens étroits avec M. Zuma. L'enquête de quatre ans sur la corruption sous Zuma a conclu à "des délits planifiés de racket" au sein de l'opérateur Transnet pour les Gupta qui se sont installés en Afrique du Sud en 1993. Le réseau de corruption qui a pillé plusieurs entreprises publiques est communément appelé "capture de l'État" en Afrique du Sud. Dans un communiqué, l'accusation a déclaré que ces arrestations constituaient "une étape cruciale" pour "demander des comptes à tous ceux qui sont soupçonnés d'avoir été au coeur de la capture de l'État par Transnet". L'Alliance démocratique, parti d'opposition, a salué dans un communiqué ces arrestations, comme un "début de justice".
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