Ethiopie: des combats signalés en région de l'Amhara

Infos. Des combats ont été signalés lundi au sud de Kobo, que de nombreux habitants ont fuie depuis que cette localité éthiopienne de la région de l'Amhara est tombée samedi aux mains des rebelles de la région du Tigré, selon des sources concordantes.

Ethiopie: des combats signalés en région de l'Amhara

Les combats ont repris le 24 août dans le nord de l'Ethiopie, autour de la pointe sud-est du Tigré, entre forces rebelles de cette région et troupes du gouvernement fédéral, qu'un conflit armé oppose depuis novembre 2020, mettant fin à cinq mois de trêve et réduisant les espoirs de négociations de paix entrevus depuis juin. "Il y a d'intenses combats non loin. J'ai entendu le son d'armes lourdes depuis le matin" jusque dans l'après-midi, a rapporté lundi à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, un habitant de Kobo réfugié à Woldiya, à une cinquantaine de km plus au sud. L'armée s'était retirée de Kobo, située à une quinzaine de km au sud de la frontière du Tigré, pour "éviter des pertes massives" chez les civils, alors que la ville était attaquée "de plusieurs directions" par les rebelles tigréens, selon le gouvernement fédéral du Premier ministre Abiy Ahmed. Lundi, désormais, "beaucoup de déplacés arrivent depuis les zones de Gobye et Robit", à mi-chemin entre Kobo et Woldiya et "l'atmosphère à Woldiya est emplie d'incertitude", a ajouté ce déplacé. Une source diplomatique a de son côté fait état d'affrontements dans une zone similaire entre les deux localités, tandis qu'une source humanitaire a indiqué que "d'intenses combats" se déroulaient dans les montagnes de Zobel, situées au sud-est de Kobo. Les autorités de Woldiya ont instauré un couvre-feu interdisant aux habitants de se déplacer entre 19H00 et 06H00 locales et aux véhicules de circuler dès 18H00. Ce déplacé a aussi vu des ambulances transportant des blessés, militaires mais aussi membres des forces régionales Amhara et des milices amhara Fano qui épaulent toutes deux l'armée fédérale. Il estime que plusieurs milliers de personnes fuyant les combats ont trouvé refuge à Woldiya, ville d'environ 100.000 habitants. Certains sont hébergés à l'université, mais "on peut voir de nombreux déplacés dormir" dans la ville. Tigist, mère de trois enfants âgée de 30 ans a fui Kobo dès vendredi et n'est arrivée que dimanche à Woldiya. Elle a dû traverser une rivière dont le pont a été détruit, aidée par des habitants utilisant des petits radeaux pour transporter femmes et enfants, a-t-elle raconté à l'AFP lundi. "J'ai beaucoup de chance, j'ai vu des gens se noyer en tentant de traverser la rivière", raconte-t-elle. "A Woldiya, les déplacés ne reçoivent aucune aide" des autorités, alors "les gens s'entraident pour la nourriture, l'eau ou l'abri". Selon elle, tout le monde est "terrifié" et pense à partir à Dessie, ville d'importance à 100 km au sud. "Je ne sais si je reverrai un jour Kobo", dit-elle.

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