Une personne a été tuée, ont affirmé les organisateurs, une information qui n'a pas été confirmée par les autorités. Cette manifestation, à l'initiative du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une importante coalition de partis, de syndicats et d'organisations de la société civile, visaient notamment à dénoncer la "gestion unilatérale de la transition" par la junte ainsi que son "refus systématique d'ouvrir un cadre de dialogue crédible" pour définir les termes de la transition. L'ancien parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) et une autre importante coalition formée de partis, de mouvements et d'associations, l'Alliance nationale pour l'alternance et la démocratie (Anad), avaient également appelé à se joindre au mouvement de protestation. Dans plusieurs quartiers, des heurts ont éclaté entre de jeunes manifestants et les forces de l'ordre, selon un journaliste de l'AFP. Des barricades ont été dressées, des pneus brûlés. Et la police a tiré du gaz lacrymogène pour disperser des groupes qui leur lançaient des pierres. Le Parquet a ordonné jeudi des poursuites contre les organisateurs de la manifestation. Ibrahima Diallo, responsable des opérations du FNDC, s'est quant à lui félicité d'avoir réussi cette "paralysie" du système. Le colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé le 5 septembre le président Alpha Condé au pouvoir depuis plus de dix ans (2010-2021), s'est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans. S'exprimant à Bissau, au cours d'une conférence de presse avec le président français Emmanuel Macron, le président en exercice de l'organisation des Etats ouest-africains, Umaro Sissoco Embalo, a assuré avoir convaincu la junte à accélérer le retour à la démocratie. "J'étais à Conakry (...) pour faire comprendre à la junte militaire la décision du sommet des chefs d'Etat que la transition ne peut pas dépasser les 24 mois. Eux avaient proposé 36 mois, mais on a réussi à les convaincre", a-t-il dit. En revanche, Ousmane Gaoual Diallo, ministre guinéen et porte-parole du gouvernement de transition, a indiqué à l'AFP que "ni le gouvernement ni la présidence ne confirment cette information sur la durée de la transition en Guinée". Trois leaders du FNDC ont été violemment interpellés le 5 juillet, provoquant de violentes manifestations spontanées. Ils avaient tous trois été relaxés à l'issue d'un procès où ils étaient jugés pour "outrage à magistrat".
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