Cette "unification des forces" loyales au président Salva Kiir et à son rival, le vice-président Riek Machar, est une des principales dispositions de l'accord de paix signé en février 2018 pour mettre fin à cinq ans d'une sanglante guerre civile qui a fait près de 400.000 morts et des millions de déplacés. Elle ne s'était jusqu'à présent jamais concrétisée, les camps de Kiir et Machar ne parvenant pas à s'entendre sur la répartition des postes au sein du commandement de ces forces. Un accord avait finalement été trouvé en avril. Lors d'une cérémonie organisée mardi dans la capitale Juba, plus de 52.000 hommes et femmes issus des forces loyales à Kiir et Machar mais aussi du mouvement de l'Alliance de l'opposition du Soudan du Sud (SSOA) ont prêté serment. Ils rejoindront ensuite les rangs de l'armée, de la police et d'autres corps de la sécurité nationale. Les retards dans l'application de l'accord de 2018 suscitent l'impatience de la communauté internationale, qui ne cesse d'appeler les dirigeants sud-soudanais à sortir de l'impasse le plus jeune pays du monde, plongé dans les violences politico-ethniques, les difficultés économiques et les crises humanitaires depuis son indépendance du Soudan en 2011. Leurs inquiétudes ont redoublé avec l'annonce le 4 août par le gouvernement d'union nationale - en place depuis février 2020 avec Salva Kiir au poste de président et Riek Machar à celui de vice-président - qu'il prolongeait de deux ans son mandat, qui devait s'achever en décembre par des élections. Lors de la cérémonie de prestation de serment, beaucoup de nouveaux diplômés portaient des matraques au lieu d'armes à feu, en raison d'un embargo sur les armes imposé depuis des années par le Conseil de sécurité de l'ONU. L'ONU a dénoncé à plusieurs reprises l'attitude des dirigeants du Soudan du Sud, qu'elle accuse d'attiser les violences, de réprimer les libertés politiques et de détourner les fonds publics. Mi-juillet, les États-Unis se sont retirés de deux organisations de surveillance du processus de paix au Soudan du Sud en raison de l'"absence de progrès" dans le processus de transition et du "manque de volonté politique" de ses dirigeants pour ramener la paix dans le pays.
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