Le gouvernement congolais a lancé fin juillet des appels d'offre pour 30 blocs pétroliers et gaziers, s'attirant les critiques d'organisations de défense de l'environnement. Celles-ci font valoir que l'exploitation pétrolière dans les forêts et tourbières du Bassin du Congo risquait de libérer de grandes quantités de carbone. Les Etats-Unis ont demandé à Kinshasa d'en retirer certains "pour protéger la forêt", a indiqué John Kerry lors d'un point de presse. L'ancien secrétaire d'Etat américain a estimé qu'il était possible de créer des emplois et du développement économique sans mettre en danger des zones sensibles du point de vue de l'environnement telles que les tourbières. "Nous voulons équilibrer", a déclaré John Kerry, ajoutant qu'il devait rencontrer plus tard dans la journée le président de RDC Félix Tshisekedi afin d'évoquer la question avec lui. Quelque 30 milliards de tonnes de carbone sont stockées dans l'ensemble du Bassin du Congo, l'équivalent de trois ans d'émissions globales, selon une étude scientifique publiée en 2016. Le gouvernement congolais a assuré que des normes environnementales strictes seraient appliquées pour l'exploitation pétrolière dans un pays qui, souligne-t-il, a besoin des revenus du pétrole pour lutter contre la pauvreté de la population. Les trois quarts des plus de 90 millions d'habitants de RDC vivent sous le seuil de pauvreté, bien que le sous-sol du pays regorge de minerais tels que l'or, le cuivre ou le cobalt. A l'ouverture lundi d'une réunion ministérielle préparatoire à la prochaine conférence sur le climat (pré-COP27), le Premier ministre de RDC, Jean-Michel Sama Lukonde, avait rappelé que certains pays riches étaient "retournés à l'usage des sources d'énergies polluantes", afin de compenser le déficit d'énergie provoqué par la guerre en Ukraine. Il faut éviter de "tomber dans l'arbitraire, avec certains Etats libres de poursuivre, voire d'augmenter leurs émissions, et d'autres empêchés d'exploiter leurs ressources naturelles", avait-il demandé. John Kerry s'était quant à lui déjà dit convaincu qu'il était possible de "trouver un équilibre entre la nécessité de protéger le Bassin du Congo et les exigences de développement et de création d'emplois".
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