M. Steinmetz, costume gris et chemise blanche au col ouvert, est venu à la barre à Genève pour donner aux juges sa version des faits qui lui ont valu une condamnation à cinq ans de prison ferme et à verser 50 millions de francs suisses (52 millions d'euros) pour "corruption d'agents publics" en Guinée, dans une affaire de concession minière. A 66 ans, l'homme qui a fait fortune dans le diamant, a dit sa fierté de ce projet minier en Guinée, un des pays les plus pauvres d'Afrique, de Beny Steinmetz Group Resources (BSGR). "Je suis très fier de cette affaire win-win (gangant-gagnant, ndlr)pour le pays et pour BSGR", a lancé M. Steinmetz. "C'était mon idée personnelle. Je suis très fier de ça", a ajouté le magnat, qui n'a eu de cesse de clamer son innocence tout au long du premier procès. Pour lui, "c'est une tragédie locale, faite par la corruption locale" et d'insister: "Je crois avec toutes mes forces que BSGR n'a jamais franchi la ligne rouge". Pour la procédure en appel il a changé de défenseurs et étoffé sa communication pour raconter sa version des choses. Le premier procès était l'aboutissement d'une longue enquête internationale ouverte en 2013 portant sur des permis miniers octroyés en Guinée au BSGR, dans lequel M. Steinmetz avait le titre de conseiller. Le parquet genevois l'accuse d'avoir mis en place un montage financier via des sociétés-écran afin de verser environ 10 millions de dollars de pots-de-vin à la quatrième épouse de l'ancien président guinéen Lansana Conté (décédé en 2008), Mamadie Touré, afin que BSGR obtienne des droits miniers en Guinée. Mme Touré a affirmé avoir reçu des versements et est depuis protégée par la justice américaine. Elle ne s'est pas présentée au procès en 2021, auquel elle avait été convoquée comme témoin par la défense. Beny Steinmetz, qui résidait à Genève lorsque les faits qui lui sont reprochés se sont déroulés, a assuré n'avoir "jamais" demandé à quiconque de verser des fonds à Mme Touré, et l'a accusée de raconter des "mensonges". Deux des partenaires d'affaires de M. Steinmetz, un Français et une Belge condamnés dans ce même dossier à des peines de prison plus courtes, ont également fait appel.
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