Les forces de sécurité équato-guinéennes avaient attaqué la semaine dernière à Malabo le siège du parti d'opposition Citoyens pour l'avenir (CI), dissout en 2018. Cette opération a conduit à l'arrestation de 150 sympathisants, dont celle du leader du parti, Gabriel Nse Obiang. Ce dernier avait refusé de répondre à une convocation judiciaire liée à une enquête sur un projet d'attentat que le gouvernement prétendait avoir déjoué. "Nous avons reçu l'instruction de son excellence le président de la Republique de libérer les militants", dont 53 résident à Malabo et 66 à Bata, la capitale économique, a déclaré à la télévision d'Etat (TVGE) Santiago Edu Asam, secrétaire géneral du ministère de la securité. Aucune charge n'a été retenue contre eux et entre "53 et 55 personnes", dont le leader du parti, sont encore détenues, a-t-il ajouté. "Si le président a pardonné ces gens, c'est en raison de son humanisme et parce qu'il est un partisan de la paix", a-t-il affirmé. Le ministère de la sécurité avait indiqué mardi dans un communiqué que "les forces de sécurité ont employé des moyens non létaux" lors de l'assaut contre le siège du CI, ajoutant que "quatre militants" sont morts par "inhalation de gaz lacrymogènes", ainsi qu'un policier au cours de l'opération. Ce ministère a ajouté que le siège du parti abritait 200 personnes "séquestrées", dont "des femmes enceintes, des enfants et des personnes âgées" tout en accusant M. Nse Obiang de préparer une insurrection le 3 novembre pour le lancement de la campagne électorale. L'ONG de défense des droits humains, Somos+ Sociedad civil, a "condamné" cet assaut, dénonçant un "terrorisme d'Etat", selon un communiqué publié jeudi. L'ONG a également réclamé une "enquête indépendante". A 80 ans, le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, qui détient le record mondial de longévité à la tête d'un Etat pour un dirigeant encore vivant, hors monarchies, a annoncé le 23 septembre qu'il briguait un sixième mandat après avoir dirigé d'une main de fer ce petit pays d'Afrique centrale riche de ses hydrocarbures 43 années durant. Le parti Citoyens pour l'avenir avait ravi un siège sur les 100 à l'Assemblée nationale aux législatives de 2017, les 99 autres revenant au Parti Démocratique de Guinée Equatoriale (PDGE) de M. Obiang, parti unique jusqu'en 1991. Mais ce parti d'opposition avait été interdit et dissout quelques mois plus tard, en février 2018. Le domicile de M. Nse Obiang faisait office de QG du parti, malgré son interdiction. Ancien directeur de cabinet militaire du chef de l'Etat, M. Nse Obiang menaçait ces derniers jours de descendre dans la rue avec ses militants si le gouvernement ne lui permettait pas de participer aux élections législatives et présidentielle du 20 novembre.
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