Le départ des troupes françaises de cet ancien bastion de la France en Afrique centrale devrait intervenir dans les prochaines semaines et sera achevé d'ici à la mi-décembre, a confié à l'AFP l'une de ces sources civiles et militaires proches du dossier, précisant des informations dévoilées en septembre par la lettre Africa Intelligence. Contacté par l'AFP, l'état-major français a refusé de commenter. Ce départ de Centrafrique intervient quelques semaines après la sortie du Mali des militaires français, au terme du divorce consommé entre Paris et la junte au pouvoir à Bamako, qui a également choisi d'avoir recours aux services d'instructeurs russes pour l'aider à sécuriser le pays. Selon Paris, il s'agit là aussi de mercenaires de Wagner, ce que Bamako dément. En Centrafrique, le contingent français, stationné sur le camp M'Poko, sur l'aéroport de Bangui, assure la logistique de cette base pour les militaires de l'EUTM (mission de formation de l'Union européenne, NDLR) et d'un contingent de la Mission des Nations unies en République centrafricaine (Minusca), dont une dizaine de soldats français. Cette mission logistique (MISLOG-B) avait remplacé en juin 2021 le Détachement d'appui opérationnel français de Bangui qui faisait de la coopération et notamment de l'instruction militaire auprès des forces armées centrafricaines (FACA). A l'été 2021, Paris a décidé de suspendre sa coopération militaire avec Bangui, jugé "complice" d'une campagne antifrançaise téléguidée par la Russie. Ancienne puissance coloniale, la France est régulièrement intervenue militairement en Centrafrique depuis son indépendance en 1960. En 2013, Paris déploie plus d'un millier de soldats en Centrafrique dans le cadre de l'opération Sangaris, sur feu vert de l'ONU, pour y faire cesser les violences intercommunautaires. Sangaris, qui a compté jusqu'à 1.600 hommes, a duré jusqu'en 2016. A la faveur du vide créé par le départ du plus gros des troupes français, Moscou a dépêché dans ce pays parmi les plus pauvres du monde des "instructeurs militaires" en 2018, puis des centaines de paramilitaires en 2020 à la demande de Bangui, confrontée à une rébellion menaçante. La France accuse régulièrement ces paramilitaires de commettre des exactions contre les civils et d'avoir instauré un régime de "prédation" des ressources de la Centrafrique. Informés par Paris du départ des derniers militaires français, les Européens mènent actuellement des réflexions pour trouver un prestataire capable de fournir alimentation, énergie et eau afin de remplacer les logisticiens français. Mais en Centrafrique "l'EUTM a déjà réduit depuis plusieurs mois ses activités à du conseil stratégique, ils ne font plus de formation", note une source française proche du dossier.
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