Les autorités régionales accusent, elles, la rébellion de l'Armée de libération oromo (OLA) d'être à l'origine de cette attaque, dont le bilan "reste à confirmer". Selon des habitants interrogés vendredi soir par l'AFP sous couvert d'anonymat, l'attaque a visé la localité d'Agamsa lundi au petit matin, vers 06H30-07H00 locales (03H30-04H00 GMT). "Les assaillants ont attaqué la ville depuis trois directions avec des armes à feu et ont poursuivi leurs attaques jusqu'à environ 14H00" (11H00 GMT), a déclaré un homme, qui a fui la ville. "Ils ont tué environ une centaine d'habitants, incendié de nombreuses maisons et magasins et pillé des entrepôts alimentaires (en transportant leur butin) à l'aide de pousse-pousse, de voitures et de motos", a-t-il raconté. Un autre a affirmé que du bétail a également été volé et que l'attaque a fait "plus de cent morts". Les deux hommes ont déclaré que l'attaque a été menée par des hommes d'une milice de la région voisine de l'Amhara. L'OLA, un groupe armé actif dans la région, a accusé dans un communiqué la milice amhara Fano d'avoir tué "au moins 62 personnes" à Agamsa. Les autorités régionales de l'Oromia ont, elles, incriminé l'OLA, qu'elles désignent sous le nom de "Shane". "Ce qui s'est passé à Agamsa, c'est que le groupe terroriste Shane et des extrémistes ont attaqué des civils. Le nombre de victimes reste à confirmer", a déclaré dans un message à l'AFP Hailu Adugna, responsable de la communication du gouvernement régional. Le gouvernement fédéral n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP samedi matin. Selon les habitants, les forces spéciales régionales de l'Oromia avaient quitté la zone dimanche, "en raison d'une +rotation de sécurité+ mais il n'y avait pas de forces de sécurité pour les remplacer", a expliqué l'un d'entre eux. Un des habitants, qui est revenu à Agamsa après avoir fui, a indiqué vendredi soir qu'"il n'y a pas de présence des forces de sécurité gouvernementales dans la ville". "Nous avons peur que les assaillants reviennent", a-t-il ajouté. La région de l'Oromia, la plus vaste et la plus peuplée d'Ethiopie, est régulièrement le théâtre d'attaques et de représailles entre membres des ethnies oromo et amhara. En août 2021, la Commission éthiopienne des droits humains (EHRC), organisme indépendant mais rattaché au gouvernement éthiopien, avait affirmé que plus de 210 personnes avaient été tuées en une semaine dans une succession d'attaques "à caractère ethnique" dans la zone de Gida-Kirimu, à quelques dizaines de kilomètres d'Agamsa. En juin, des centaines de civils majoritairement amhara ont été tués dans le hameau de Tole, dans une autre partie de l'Oromia, lors d'un massacre qui a suscité l'indignation internationale. Des habitants interrogés par l'AFP et le gouvernement ont accusé l'OLA, qui a démenti et incriminé les forces progouvernementales. Le gouvernement accuse régulièrement la rébellion de l'OLA, qu'il a classée comme organisation terroriste, d'être à l'origine de massacres de civils amhara vivant en Oromia.
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