Pour l'ONG de défense des droits de l'homme, les autorités ne sont parvenues ni à enquêter sur les accusations de violences policières, ni à mettre en place des réformes. "L'échec à lutter contre les abus des policiers lors de précédentes élections kényanes risque de les encourager à continuer leur mauvaise conduite lors des élections générales de cette année" convoquées le 9 août, déclare dans un communiqué Otsieno Namwaya, directeur de HRW pour l'Afrique de l'Est. La police kényane est souvent accusée par les ONG d'usage excessif de la force et de mener des exécutions extra-judiciaires, notamment dans les quartiers populaires. Ses agents ont également été soupçonnés dans le passé de former des escadrons visant notamment des militants et des avocats qui enquêtaient sur ces abus. HRW affirme avoir recensé le décès d'au moins 104 personnes, selon elle du fait de la police, lors des dernières élections de 2017, principalement des partisans de Raila Odinga, alors candidat de l'opposition. Des policiers lourdement armés avaient été déployés pour disperser les manifestations après le refus d'Odinga d'accepter la victoire proclamée du président sortant Uhuru Kenyatta. Après une annulation du scrutin par la Cour Suprême et une deuxième élection, les tensions électorales ne s'étaient apaisées que début 2018 à la suite d'une alliance surprise entre Kenyatta et Odinga. "A seulement sept jours d'une nouvelle élection générale, les autorités kényanes n'ont pas encore pris de mesures pour garantir la justice contre les abus policiers qui ont caractérisé les élections générales de 2017", affirme l'ONG. Mardi 9 août, le Kenya élira un nouveau président ainsi que des centaines de parlementaires et quelque 1.500 élus locaux. La course présidentielle se jouera essentiellement entre deux candidats : le vice-président sortant William Ruto, qui fait figure de challenger, et Raila Odinga, désormais soutenu par Kenyatta et le parti au pouvoir. Composé de plus de 40 tribus et marqué par le vote communautaire, le Kenya a plusieurs fois souffert de violences post-électorales, notamment en 2007-2008, où plus de 1.100 personnes sont décédées lors d'affrontements à caractère ethnique.
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