Les bureaux sont restés ouverts jusqu'à 15h00 GMT, et les opérations de dépouillement on commencé immédiatement après la fermeture du scrutin.L'attente a souvent duré des heures, sous un soleil dur, dans les quelque 80 circonscriptions du pays de 2,2 millions d'habitants enclavé dans le territoire sud-africain.
Dans les écoles ou les tentes montées sur l'herbe, l'équipement est la plupart du temps rudimentaire: une table, des caisses en plastique scellées en guise d'urnes et des isoloirs en carton, le tout sous l'oeil de nombreux observateurs internationaux.
Un nouveau chef de gouvernement sera désigné à l'issue de ce scrutin sans forcément mettre fin à la longue instabilité politique dans cette monarchie constitutionnelle marquée par une succession de coups d'Etat et d'exils forcés, et où le roi Letsie III n'a aucun pouvoir.
"Le prochain Premier ministre va améliorer nos vies et nous offrir de meilleures conditions, j'en suis persuadée", dit à l'AFP Mamete Potsane, 74 ans, vêtue d'un tricot fleuri et d'une paire de baskets.
Le pouce levé, cette veuve qui vit avec 800 malotis par mois (45 euros), quitte confiante le bureau de vote installé au pied du mont Qiloane (ouest), berceau de la nation sotho, principale ethnie du pays, surnommé "le royaume du ciel".
"On n'espère plus rien", lâche pour sa part Mpho Mochaka, 26 ans, qui n'est pas allée voter.Sur le bord de l'artère principale de Maseru, capitale assoupie, elle vend des pommes fatiguées et des cigarettes à l'unité sur un étal de fortune.
- Mélanges inflammables -
L'ancien protectorat britannique indépendant depuis 1966 est un des pays les plus pauvres de la planète.Le chômage atteint 22,5% et plus de 30% de la population vit sous le seuil international de pauvreté, selon la Banque mondiale.
Plus de cinquante partis étaient en lice.Mais le paysage politique est dominé par deux mouvements: la Convention de tous les Basotho (ABC) et le Congrès démocratique (DC).
Ces dix dernières années, aucun parti n'a rassemblé de majorité absolue dans les urnes et les gouvernements de coalition se sont succédé, viciés par de fréquents changements de bord et scissions.
"Les coalitions sont sources d'instabilité car elles reposent sur des alliances entre partis sans base politique commune, formant un mélange de molécules libres qui peut prendre feu à tout moment", explique Seroala Tsoeu-Ntokoane, enseignante en politique à la National University of Lesotho.
L'actuel Premier ministre, Moeketsi Majoro, 60 ans, en poste seulement depuis 2020, n'a pas brigué de mandat.Il avait succédé à Thomas Thabane, 83 ans, poussé à la démission et accusé d'avoir commandité le meurtre de sa première femme avec qui il était en procédure de divorce.Les charges ont été abandonnées en juillet.
Candidat de l'ABC majoritaire, Nkaku Kabi, 49 ans, a déclaré compter sur une victoire "haut la main".Le DC est représenté par Mathibeli Mokhothu.
Mais la candidature d'un homme d'affaires, Sam Matekane, 64 ans, pourrait surprendre les partis traditionnels au moment des résultats.Le millionnaire, qui a fait fortune dans les mines de diamants et considéré comme l'homme le plus riche du pays, a déclaré à l'AFP avoir pour ambition de "sauver le pays".
En 2017, seuls 47% des inscrits avaient voté.L'ABC avait gagné 48 sièges sur 120, devant le DC avec 30 députés.Deux-tiers des députés sont élus au scrutin majoritaire, le tiers restant est désigné à la proportionnelle.
Les résultats définitifs du scrutin ne devraient pas être annoncés avant la semaine prochaine.
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