Tout en étant un important exportateur de pétrole, le Nigeria importe la majeure partie de son essence et une subvention annuelle de neuf milliards d'euros permet de maintenir un prix à la pompe modéré pour les automobilistes. "Les subventions pour l'essence sont une question récurrente et controversée du débat public dans notre pays depuis le début des années 80. Mais son impact budgétaire actuel est tel que cette politique n'est pas viable", a déclaré M. Buhari lors d'une session de l'Assemblée nationale. Le président a présenté un budget record de 20,51 billions de nairas (47,4 milliards de dollars) pour 2023, avec des dépenses en hausse de 18,4% par rapport à cette année en termes nominaux. Mais avec une inflation de plus de 20% actuellement et prévue à 17,16% l'an prochain dans le budget, les dépenses devraient être stables en termes réels. Les recettes fiscales du Nigéria ne s'étant toujours pas remises de la pandémie de Covid-19, suivie des effets économiques de la guerre en Ukraine, le déficit budgétaire devrait atteindre 10,78 billions de nairas. Le PIB du pays devrait lui croître de 3,7% en 2023, par rapport aux 3,55% attendus cette année. Le budget prévoit une production de 1,69 million de barils de brut par jour. Membre de l'OPEP, le Nigeria n'est donc pas en mesure de respecter son quota de 1,8 million de barils, en raison d'un déficit de capacités de production et de vols de pétrole à grande échelle. Les Nigérians doivent se rendent aux urnes en février pour élire un successeur à M. Buhari, 79 ans, qui aura dirigé la nation la plus peuplée d'Afrique pendant huit ans. Avec une économie en berne, la production pétrolière au plus bas et l'insécurité comme problème majeur, le prochain président sera confronté à une multitude de défis urgents.
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