Les combats ont cessé depuis une trêve en mars, mais la région est coupée du reste du pays et privée depuis plus d'un an d'électricité, de télécommunications et de services bancaires. L'acheminement d'argent et de carburant par les agences humanitaires y est restreint par le gouvernement fédéral. Les autorités rebelles du Tigré, qui ont repris le contrôle de l'essentiel de la région courant 2021, ont fait du rétablissement de ces services un préalable aux négociations de paix annoncées avec le gouvernement. Les envoyés spéciaux respectifs de l'Union européenne et des Etats-Unis pour la Corne de l'Afrique, Annette Weber et Mike Hammer, ont effectué leur première visite conjointe à Mekele", la capitale du Tigré, "pour encourager le lancement des discussions entre le gouvernement fédéral d'Ethiopie et le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF) sous les auspices de l'Union africaine", selon un communiqué conjoint publié mardi. Ils "conviennent qu'un rétablissement rapide de l'électricité, des télécommunications, des services bancaires et autres services de base au Tigré est essentiel pour la population du Tigré". Les deux envoyés spéciaux indiquent que le chef des autorités rebelles du Tigré a remis une lettre à transmettre au gouvernement éthiopien garantissant la sécurité des personnes envoyées dans la région pour y rétablir les services essentiels. "Avec cette garantie en matière de sécurité, il ne devrait pas y avoir d'obstacle au début du rétablissement des services" essentiels au Tigré, disent-ils. Il estiment aussi impératifs "l'accès humanitaire illimité au Tigré et aux régions voisines de l'Afar et de l'Amhara touchées par le conflit, ainsi que la levée des restrictions" gouvernementales sur l'acheminement au Tigré de "l'argent liquide, du carburant et des engrais". L'ONU estime que le manque d'argent liquide et de carburant "nuit lourdement" à la distribution de l'aide alimentaire dans la région. "Le dialogue politique est nécessaire pour résoudre le conflit dans le nord de l'Ethiopie et permettre une paix durable", indiquent les deux diplomates qui "se félicitent de l'engagement public des deux parties à entamer des pourparlers et à soutenir une médiation africaine". Ils demandent aussi aux belligérants de coopérer avec la Commission d'enquête mise en place par l'ONU sur les violations des droits humains commises depuis le début du conflit et de lui "permettre l'accès aux zones de conflit (...) afin de lui permettre de mener une enquête crédible".
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