En Angleterre, une exposition commémore l'arrivée des Sud-Asiatiques forcés de fuir l'Ouganda

Infos. Il y a 50 ans, le dictateur Idi Amin Dada expulsait les Sud-Asiatiques d'Ouganda. L'histoire des plus de 27.000 Indiens et Pakistanais détenteurs de passeports britanniques alors partis reconstruire leur vie au Royaume-Uni est racontée dans une exposition à Leicester.

En Angleterre, une exposition commémore l'arrivée des Sud-Asiatiques forcés de fuir l'Ouganda

Beaucoup de ces réfugiés se sont installés dans cette ville des Midlands au centre de l'Angleterre, arrivant sans un sou en poche après avoir vu leurs biens saisis dans le but proclamé par Idi Amin Dada de "rendre l'Ouganda aux Ougandais de souche". Il leur avait donné 90 jours pour quitter le pays, sous peine de représailles. Surmontant le racisme et le climat britannique, ces réfugiés sont repartis de zéro, comme le relate cette exposition, qui s'inscrit dans une série d'événements culturels marquant l'anniversaire du décret pris par le dictateur ougandais le 4 août 1972. "Personne ne nous aidait, tout le monde était contre nous", a raconté à l'AFP Madhukamar Madhani, un retraité, lors d'une visite de l'exposition qui se tient au Leicester Museum. "Mais grâce à un travail acharné, beaucoup de gens ont énormément investi dans la communauté", a-t-il déclaré, soulignant la prospérité du "Golden Mile", une artère de la ville remplie d'entreprises asiatiques. La commissaire de l'exposition, Nisha Popat, a établi des parallèles entre et l'accueil des réfugiés à l'époque et aujourd'hui. "Nous sommes dans un monde où il y a beaucoup de conflits et où il y a des réfugiés", a-t-elle déclaré. L'idée était de montrer "ce qu'ils ont vécu, et l'impact qu'ils peuvent avoir sur un lieu". - Réticences - La famille de l'actuelle ministre britannique de l'Intérieur, Priti Patel, était composée d'Indiens d'Ouganda qui se sont réfugiés au Royaume-Uni dans les années 1960, alors que les préjugés anti-asiatiques étaient déjà très répandus dans ce pays d'Afrique de l'Est. Aujourd'hui, elle pilote un programme controversé d'expulsion vers le Rwanda, pays voisin de l'Ouganda, de migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni. L'objectif est de dissuader les arrivées clandestines. Parallèlement, le gouvernement britannique vante sa générosité en matière d'accueil des réfugiés fuyant la guerre en Ukraine ou encore des habitants de Hong Kong détenteurs d'un passeport britannique d'outre-mer. En 1972, le gouvernement conservateur de l'époque avait d'abord rechigné à accueillir les Asiatiques de l'Ouganda, tentant de les orienter vers d'autres pays avant de les accepter. Une fois au Royaume-Uni, ces réfugiés ont su rebondir, reconstruisant les petites entreprises et les magasins qui formaient le pilier de leur prospérité en Ouganda. Idi Amin Dada a quant à lui été renversé lors d'un coup d'État en 1979. Il est mort en exil en Arabie saoudite en 2003. Son règne de terreur, relaté dans le film "Le dernier roi d'Écosse" (2006), a duré huit ans et a entraîné la mort d'environ 300.000 personnes.

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