Le 19 mars, aux premières heures de l'intervention de la coalition internationale contre l'armée libyenne, de nombreux commentateurs pensaient que la chute du régime de Tripoli était une question de jours, tout au plus de semaines. Et pourtant... La situation s'enlise et Muammar Kadhafi s'accroche au pouvoir. En conséquence, les Libyens sont de plus en plus nombreux à chercher à fuir leur pays. Les téléspectateurs européens ont pu voir ce week-end les images émouvantes du sauvetage de 500 personnes, en pleine nuit, après le naufrage de leur embarcation sur les rochers de l'île de Lampedusa. Tous ceux-là sont sains et saufs. Mais d'autres n'ont pas eu cette chance : selon la presse italienne, un bateau chargé de quelque 600 clandestins a fait naufrage samedi au large des côtes libyennes, près de Tripoli, quelques minutes après son départ. Des dizaines de femmes et d'enfants feraient partie des victimes. Selon United for Intercultural Action, réseau européen de soutien aux migrants, 1�??150 personnes sont mortes ou ont disparu en Méditerranée depuis le début de l'année 2011. Lampedusa face à l'afflux de migrants L'île italienne de Lampedusa a vu débarquer sur son sol quelque 28 000 migrants depuis le début du « printemps arabe ». Un afflux qui continue d'inquiéter les autorités. Le maire de Lampedusa va même jusqu'à appeler au meurtre de Mouammar Kadhafi : «Le problème Ben Laden a été réglé. Les Européens et les Américains doivent appliquer le même système pour « solutionner » la question Kadhafi», a proposé Bernardino De Rubeis. Situation militaire : l'enlisement ? Il est vrai que les « rebelles » sont en difficulté face aux forces loyalistes. La ville de Misrata, notamment, est dans une situation critique et plus que délicate. Seule grande ville de l'Ouest contrôlée par les rebelles, elle est assiégée depuis plus de deux mois et bombardée sans relâche. Résultat : elle serait au bord de l'asphyxie, et les insurgés, confrontés à des problèmes de ravitaillement, ne pourraient plus tenir qu'un mois. D'après un porte-parole rebelle, les navires transportant des aliments, de l'eau et du matériel médical ne peuvent plus accoster qu'une fois par semaine, contre deux à cinq fois auparavant, en raison du pilonnage du port. Les « rebelles » en appellent donc à la coalition pour les aider à renverser la vapeur, en leur fournissant des armes. Mais pour l'instant, leur demande reste sans réponse. L'information selon laquelle un accord avec l'Italie avait été conclu concernant la livraison d'armes a été démentie par le chef des insurgés. Du côté de la coalition, en effet, on refuse d'admettre que la situation militaire semble bloquée, et on continue d'espérer que Kadhafi va renoncer au pouvoir. Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, s'est déclaré hier « très optimiste » quant à un départ du leader libyen. « La partie est terminée », a t-il déclaré. « Il devrait réaliser rapidement et non plus tard qu'il n'y a pas d'avenir pour lui ou pour son régime. Son temps est compté. Il est de plus en plus isolé ». Vendredi dernier, pourtant, Tripoli répétait que le colonel Kadhafi n'avait aucune intention de quitter le pouvoir sans pour autant exclure toute négociation. Clémence Mortier
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