Les dix hommes, issus de la minorité nubienne, ont été condamnés pour "constitution d'un groupe terroriste", a dit l'un des proches à l'AFP sous couvert d'anonymat. Les dix hommes ont été arrêtés une première fois en octobre 2019 pour avoir tenté d'organiser un évènement marquant l'anniversaire de la guerre de 1973. La commémoration du conflit avait eu lieu les années précédentes sans entraves. Ils ont été libérés sans charges en décembre 2020, avant d'être de nouveau arrêtés sept mois plus tard, en juillet 2020. "Je suis très en colère face à l'extrême injustice qu'ils ont subie", a dit le même proche. Un homme a été condamné à une peine de 18 ans, un deuxième a été emprisonné pour 16 ans, deux pour 14 ans et le reste pour 10 à 12 ans de prison, a-t-il précisé. Ils peuvent faire appel. Des organisations de défense des droits humains avaient fait campagne pour obtenir la libération des dix hommes, Amnesty international dénonçant une "parodie" de justice. Selon Amnesty, les 10 hommes étaient poursuivis "pour l'exercice pacifique de leur droit à la liberté d'expression en tentant d'organiser un évènement social." Dans un communiqué l'an dernier, l'ONG indique qu'ils s'étaient vu "refuser des contacts familiaux réguliers, n'ont eu accès qu'à des avocats désignés par le gouvernement", et qu'"au moins deux d'entre eux sont âgés et en mauvaise santé". - Peines "sévères" - Trois des dix condamnés ont plus de 60 ans, a déclaré lundi à l'AFP ce proche. Selon Amnesty, des responsables de sécurité saoudiens leur reprochaient à l'époque "de ne pas avoir inclus une photo du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi dans l'affiche annonçant l'événement". L'Institut du Caire pour les études des droits de l'Homme a qualifié sur Twitter les peines prononcées lundi de "sévères". Militants des droits de l'homme et dissidents saoudiens dénoncent une répression croissante de l'expression politique en Arabie saoudite, une monarchie absolue qui n'autorise ni manifestations ni opposition politique. Au cours des derniers mois, deux Saoudiennes ont été condamnées à plusieurs décennies de prison, apparemment pour avoir tweeté et retweeté des messages critiques à l'égard du gouvernement. Selon un document judiciaire consulté par l'AFP en septembre, l'une des femmes a été condamnée pour avoir "défié" sur Twitter le puissant dirigeant de facto du royaume, le prince héritier Mohammed ben Salmane. Les responsables saoudiens n'ont pas commenté ces affaires, et n'ont pu être joints lundi à propos des peines prononcées contre les Egyptiens. Les Nubiens, une minorité vivant en Egypte et au Soudan, se sont longtemps plaints de marginalisation et discrimination historiques. Il n'y a pas de chiffres officiels pour la communauté nubienne d'aujourd'hui, mais les groupes de défense estiment leur nombre à trois ou quatre millions, sur les 100 millions d'habitants de l'Egypte. Début 2020, une coalition de 40 associations nubiennes a été créée à Ryad pour demander au président Sissi de faciliter leur retour sur leurs terres ancestrales, selon Amnesty.
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