"Il y a eu malheureusement, d'après le bilan qui nous a été partagé par la gouverneure de (la province de) Mai-Ndombe, plus de 180 morts" à la suite du conflit entre Teke et Yaka, a déclaré lundi soir lors d'un briefing de presse Patrick Muyaya, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement de RDC. La situation "est sous contrôle" des services de sécurité et de défense, qui mènent "des opérations de ratissage", a-t-il ajouté. Une précédente communication du gouvernement avait fait état de 18 personnes tuées début août dans des affrontements entre des membres des communautés Teke, qui se considèrent comme originaires et propriétaires des villages situés le long du fleuve Congo sur une distance d'environ 200 kilomètres, et Yaka, venus s'installer après eux. Des sources locales avaient alors expliqué que les violences avaient commencé après le refus des Yaka de verser une "redevance coutumière" aux chefs traditionnels Teke. Elles s'étaient aggravées après l'installation par les Yaka de leur chef coutumier pour remplacer un chef Teke. Les autorités ont par la suite fait part de leurs soupçons d'intervention extérieure - d'une "main noire" - destinée à déstabiliser la région où les communautés vivaient jusqu'alors sans problème. Des enquêtes sont en cours, a ajouté M. Muyaya. Selon la gouverneure, toujours citée par le porte-parole, les violences ont provoqué des déplacements de populations vers le Congo-Brazzaville voisin, vers Kinshasa et dans "d'autres provinces du Grand Bandundu" (ancienne région administrative dont le démembrement a donné naissance à trois provinces, dont celle de Mai-Ndombe). Dans un point établi le 30 septembre avec les autorités provinciales, l'ONU estimait à 35.000 le nombre total de déplacés. Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), dans un communiqué diffusé mardi, chiffre le nombre de déplacés à 27.000 au 6 octobre, "pour la plupart des femmes et des enfants", auxquels s'ajoutent 2.600 personnes ayant trouvé refuge au Congo voisin. A Fatundu par exemple, une localité du territoire de Bagata, "6.000 déplacés sont dans le désarroi. Ils manquent d'argent, d'habits, de médicaments", déclarait récemment à l'AFP Paulin Kiyankay, vice-président de l'assemblée du Kwilu, province voisine du Mai-Ndombe, en appelant à une action humanitaire urgente. Selon lui, la même situation est vécue par 4.000 déplacés à Bandundu-ville, chef-lieu du Kwilu. "Le gouvernement a négocié avec des responsables locaux et déployé l'armée pour rétablir l'ordre. Mais la situation demeure tendue", selon le HCR. La RDC, selon les Nations unies, compte environ cinq millions et demi de personnes déplacées.
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