La soeur Maria De Coppi a été tuée par "des terroristes" qui ont attaqué la mission de Chipene, dans le diocèse de Nacala, une ville portuaire d'une province du nord-est, mardi dans la soirée, ont précisé les Soeurs missionnaires comboniennes dans un communiqué. Les assaillants "ont détruit et incendié l'église, les quartiers des soeurs, l'hôpital et les voitures de la mission", ont ajouté les responsables religieux. Deux autres religieuses, une italienne et une espagnole, "ont réussi à s'échapper et à se cacher dans la forêt" avec un groupe de jeunes filles. Selon la presse italienne, la soeur Maria De Coppi, octogénaire, travaillait au Mozambique depuis les années 1960. La mission hébergeait des personnes qui ont fui leur foyer à cause des attaques jihadistes dans ce pays. Les violences ont fait près de 4.000 morts depuis octobre 2017, selon l'ONG Acled qui collecte des données dans les zones de conflit, et provoqué la fuite de 820.000 personnes. La région de Nampula, où se trouve la mission, avait jusqu'à présent été épargnée par les attaques jihadistes, qui visaient surtout la province voisine du Cabo Delgado, riche en gaz naturel. "C'est une zone qui était considérée comme relativement sûre jusqu'à présent", estime Piers Pigou, un consultant pour l'Afrique australe au groupe de réflexion Crisis Group. Le président mozambicain Filipe Nyusi a déclaré mercredi que les jihadistes s'étaient divisés en plusieurs petites cellules comptant jusqu'à quinze militants afin d'éviter d'être repérés. "Ces derniers jours, ils se sont déplacés dans la province de Nampula", a déclaré M. Nyusi lors d'un événement organisé dans la ville de Xai-Xai, dans le sud du pays, et retransmis en ligne. Depuis le 27 août, six personnes ont été décapitées, trois kidnappées et des dizaines de maisons incendiées dans des attaques à Nampula et dans d'autres villes, a ajouté le chef de l'Etat. Le groupe État islamique a revendiqué l'attaque mercredi, affirmant dans un communiqué que ses combattants "ont tué quatre chrétiens, dont une religieuse italienne" dans le nord du Mozambique. Les jihadistes opérant dans la région ont récemment mené des incursions plus au sud, à mesure que se déployait une mission militaire régionale dans le Cabo Delgado. Plusieurs attaques sporadiques ont eu lieu ces derniers mois, touchant plusieurs des provinces voisines du Cabo Delgado. Depuis juillet 2021, plus de 3.100 soldats africains interviennent en soutien à l'armée mozambicaine en difficulté, et ont permis de reprendre le contrôle de vastes zones. "Ils (les jihadistes) doivent maintenant opérer sur un territoire beaucoup plus vaste et je pense que c'est le but du jeu", analyse Eric Morier-Genoud, un spécialiste de l'histoire africaine à l'Université Queen's de Belfast. La province septentrionale du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, est la seule partie du Mozambique à majorité musulmane, et aussi l'un des territoires les plus déshérités de l'un des pays les plus pauvres du monde. Après une attaque d'ampleur en 2021 dans la ville de Palma, qui avait contraint le géant français de l'énergie TotalEnergies à suspendre un projet de gaz naturel pesant 16,5 milliards d'euros, les violences avaient connu une relative accalmie.
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