Dix-sept ans après l'ouverture de cette information judiciaire, et quatre ans après sa clôture, deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris ont signé le 1er septembre une ordonnance de non-lieu, a appris l'AFP mercredi de sources proches du dossier.
Dans cette affaire, les associations Survie, Ibuka, FIDH et six rescapés de Bisesero, parties civiles, accusaient la mission militaro-humanitaire française Turquoise et la France de "complicité de génocide" pour avoir, selon eux, sciemment abandonné pendant trois jours les civils tutsi réfugiés dans les collines de Bisesero, laissant se perpétrer le massacre de centaines d'entre eux par les génocidaires, du 27 au 30 juin 1994.
Ils réclamaient un procès non seulement contre les militaires mais également contre des membres de l'entourage de l'ancien président François Mitterrand, jamais visés par l'enquête.
Mais les magistrats instructeurs ont estimé que l'instruction n'avait pas établi "la participation directe des forces militaires françaises à des exactions commises dans des camps de réfugiés, ni aucune complicité par aide ou assistance aux forces génocidaires ou complicité par abstention des militaires français sur les collines de Bisesero", a précisé dans un communiqué la procureure de Paris Laure Beccuau.
"L'association Survie dénonce une instruction à décharge, et un profond mépris vis-à-vis des victimes du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994", a-t-elle indiqué jeudi dans un communiqué.
Pour Raphaël Doridant, spécialiste du dossier dans cette association, "les masques tombent.Les juges ont laissé croire qu'ils reprenaient l'enquête car ils ne pouvaient pas boucler leur instruction sans évoquer le rapport Duclert.Mais ne voulant rien chercher sérieusement dans le rapport, ils n'y ont rien trouvé."
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