Les manifestants, rassemblés près du Centre de conférence de la capitale burkinabè ou où ont débuté vendredi matin les assises nationales, scandent le nom d'Ibrahim Traoré, en brandissant des portraits de ce jeune capitaine de 34 ans, auteur le 30 septembre du deuxième putsch en huit mois dans ce pays en proie aux attaques jihadistes. Des manifestants agitent aussi des drapeaux russes, burkinabè et maliens, au son des sifflets et des vuvuzelas, sur un grand terrain face au Centre de conférence à Ouaga 2000, quartier huppé de la capitale. "Nous voulons le capitaine Traoré ou rien. Il faut que les participants aux assises comprennent clairement ce message et suivent le choix du peuple", a indiqué à l'AFP un manifestant, Sayouba Ouedraogo. Pour un autre, Germain Kabré, "on ne fait pas un coup d'Etat pour donner le pouvoir à quelqu'un, c'est lui ou personne d'autre. Ces assises ne devaient même pas avoir lieu". "C'est une perte de temps surtout que lui-même (Ibrahim Traoré) avait dit que tout est urgent dans le pays. On doit aller vite pour sauver le pays au lieu de perdre encore du temps à cause de politiciens qui ne pensent qu'aux prochaines élections", a-t-il estimé. Monique Yeli Kam, présidente d'une coalition d'organisations dénommée M30 Naaba Wobgo, a indiqué, elle, être venue "soutenir et défendre la vision de l'unité nationale". "Ce que nous voulons c'est la confirmation du capitaine Traoré comme chef de l'Etat et président du Burkina Faso", car "il incarne le renouveau, un renouvellement générationnel, une rupture avec les anciennes pratiques". Les assises nationales rassemblent quelque 300 personnes, représentant l'armée et la police, les organisations coutumières et religieuses, la société civile, les syndicats, les partis et les déplacés internes victimes des attaques jihadistes qui frappent le Burkina depuis 2015. Lors du premier putsch le 24 janvier, des militaires emmenés par le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba avaient renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'incapacité face aux attaques jihadistes qui se sont multipliées au Burkina. Un argument lui-même repris il y a deux semaines par le capitaine Traoré pour justifier son putsch contre M. Damiba.
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