Le bilan pourrait être "beaucoup plus lourd" pour l'armée malienne, ont dit à l'AFP plusieurs sources contactées sur le terrain ne pouvant être citées pour des raisons de sécurité. Les deux civils sont des élus locaux, ont rapporté à l'AFP des proches des victimes. Le secteur de Tessit, située du côté malien de la zone des trois frontières, dans une immense région rurale broussarde non contrôlée par l'Etat, est fréquemment le théâtre d'affrontements et d'attaques. Les groupes armés affiliés à Al-Qaïda, rassemblés sous la houlette du Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (GSIM, JNIM en arabe), y combattent le groupe Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), affilié à l'organisation EI. Les jihadistes cherchent le contrôle de cette zone stratégique et aurifère. L'armée malienne, installée dans un camp militaire à côté de la localité de Tessit, a également souvent été prise à partie dans cette région. Dans cette zone parfois appelée le "Gourma malien" opèrent également des Casques bleus de la mission de l'ONU au Mali. Quant aux civils, comme ailleurs au Mali, ils sont pris entre les feux de ces acteurs du conflit, et accusés d'être allié avec l'un quand ils ne le sont pas avec l'autre. Les habitants de la zone ont fui par milliers, notamment vers la grande ville voisine de Gao, à quelque 150km au nord. Des soldats français de l'opération Barkhane y menaient également des opérations il y a quelques mois encore. Ils sont en train de se préparer à quitter leur dernière base au Mali, à Gao, pour se redéployer au Niger. Dimanche, la force Barkhane a annoncé avoir neutralisé un cadre et plusieurs combattants jihadistes, dans la région de Telataï, à 200km au nord-est de Gao, après les avoir identifiés "grâce au recoupement de différentes sources de renseignements". Dans un contexte sécuritaire très dégradé, la junte a décidé de se séparer du vieil allié français présent au Mali depuis neuf ans, et de relancer ardemment la coopération avec la Russie. La région de Tessit, comme l'ensemble de la zone dite des trois frontières, est d'autant plus enclavée durant la saison des pluies où une importante pluviométrie empêche d'y accéder et circuler facilement. Le Mali est plongé dans la tourmente depuis 2012. La propagation jihadiste, d'abord confinée dans le nord du pays, s'est étendue au centre et au sud du Mali, ainsi qu'aux Burkina Faso et Niger voisins. Au moins deux attaques jihadistes ont tué douze civils samedi dans le centre et cinq policiers dimanche dans le sud-ouest du pays.
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