L'Ethiopie applique une législation stricte sur les changes, la détention et l'utilisation de monnaies étrangères. Les importateurs doivent s'enregistrer auprès des banques pour obtenir les devises nécessaires à leurs opérations. Dans une lettre adressée à la banque centrale, le ministère des Finances explique qu'il "devient nécessaire d'utiliser les devises étrangères spécifiquement pour les denrées alimentaires de base, médicaments et produits médicaux (...) matières premières ou biens d'équipement" destinés à la production manufacturière locale. Est jointe à la lettre, publiée samedi sur son compte Twitter par le ministre de l'Industrie Melaku Alebel Addis, une liste de produits pour l'importation desquels "il ne sera pas autorisé de délivrer des devises, ce pour une durée illimitée". La liste contient des produits variés, allant des véhicules automobiles et motocyclettes aux pendules murales, parapluies, tapis ou savons, en passant par les alcools, parfums ou cigarettes. Aucun chiffre public récent n'est disponible concernant les réserves de change du pays. Fin mars, le journal éthiopien Reporter, citant le rapport semestriel de la banque centrale aux députés, indiquait que les réserves de change du pays étaient tombées fin décembre 2021 à 1,6 milliard de dollars, soit 1,3 mois d'importations à peine. Pays largement importateur, l'Ethiopie est "en pénurie structurelle de devises", rappelait début octobre la direction générale du Trésor français dans son bulletin périodique. Les autorités ont récemment durci la législation sur la détention de devises pour les particuliers et les entreprises et interdit toute transaction en monnaie étrangère en Ethiopie. Elles ont également sévi contre le marché noir des changes début octobre, alors que le dollar y dépassait les 100 birr, soit près de deux fois son taux de change officiel en Ethiopie (52 birr environ), sur fond d'explosion de la demande en devises, selon la presse économique éthiopienne. La NBE a annoncé début octobre avoir ordonné le blocage de près de 400 comptes bancaires, dont les titulaires sont suspectés de commerce illicite de devises et promis des récompenses financières à ceux qui dénonceraient des acteurs du marché parallèle.
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